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mardi 24 septembre 2024
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Premier anniversaire de l’AES: Un auto satisfecit contredit par la réalité 

Pour la commémoration de l’an premier de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le Malien Assimi Goïta, président en exercice de la confédération des Etats du Sahel, a vanté des progrès réalisés par l’organisation en matière sécuritaire. Un satisfecit qui contraste cependant avec la réalité. Il s’est exprimé dans un discours adressé aux peuples du Mali, Burkina et Niger, le dimanche 15 septembre 2024. 

Le Président Assimi Goïta, dans son discours, a magnifié l’existence de l’AES en matière sécuritaire. «Grâce à cette alliance stratégique, nos forces de défense et de sécurité ont enregistré d’importantes victoires affaiblissant considérablement les groupes armés terroristes », s’est-il félicité. Ajoutant, par ailleurs, que les forces des trois pays ont relevé des défis majeurs face à des adversaires soutenus par des Etats tiers.

Un discours remis en cause par la réalité

La réalité sécuritaire au Burkina Faso et au Mali contraste avec le discours d’Assimi Goïta. Les deux pays continuent d’enregistrer des attaques avec des bilans très lourds. 

48 heures seulement après le discours d’Assimi Goïta, précisément le 17 septembre 2024, Bamako, la capitale malienne, était la cible d’attaques terroristes ayant visé « des points sensibles dont les écoles de la Gendarmerie à Faladié », indique un communiqué du ministre de la Sécurité et la Défense civile du Mali. La dernière attaque significative dans Bamako avait eu lieu en 2015. 

Le 24 août 2024, au Burkina Faso, à Barsalogho, (Centre-Nord), à 145 kilomètres de Ouagadougou, s’est produit l’attaque terroriste la plus meurtrière, depuis neuf ans. Elle aurait fait au moins 400 morts, selon le Collectif Justice pour Barsalogho et plusieurs médias. Le Burkina Faso est classé premier au monde, dans le rapport 2023 de l’Institut pour l’Économie et la Paix (IEP), comme ayant le plus grand nombre de victimes de terrorisme, avec 11 135 morts et 2 496 blessés.

Le chapelet de bonnes intentions 

Le Président Goïta a, en outre, réaffirmé  les promesses  du  sommet de l’AES à Niamey. Notamment la création d’une banque d’investissement et d’un fonds de stabilisation qui serait en cours. Il a annoncé également la création d’une chaîne d’information pour les trois Etats et la mise en circulation d’un nouveau passeport biométrique de l’AES, les prochains jours. Avec la confédération, la diplomatie et le développement sont devenus des priorités pour ces Etats. Ce, au moment où le problème de sécurité reste très préoccupant et le souci majeur des populations qui payent le prix fort.

La raison fondamentale de la création de l’AES était de pouvoir mutualiser les forces pour lutter efficacement contre le terrorisme et rétablir la sécurité dans le Sahel. C’est aussi la question sécuritaire qui sert de justification à la prise du pouvoir par les militaires dans les trois pays Mali, Burkina et Niger.

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