Figure emblématique du Zouglou, musique ivoirienne, Soumahoro Ben Mamadou alias Soum Bill jette un regard rétrospectif sur plus de trois décennies de carrière musicale, avant d’adresser un mot à la classe politique ivoirienne.
Vous avez fait vos débuts dans les groupes «Mini choc» et «Les garagistes» avant de rejoindre «Les salopards». Quel héritage tirez-vous de ces expériences et de votre parcours en général ?
Avec Mini choc, j’ai tout appris. Avec Les garagistes, j’ai connu la scène et avec Les salopards, le succès. Pour moi, c’est une belle expérience humaine et professionnelle sans pareil. Cela m’a forgé.
Après 33 ans de carrière, si Soum Bill est une icône en Côte d’Ivoire, conquérir la scène internationale comme Magic system, reste encore un défi pour vous ?
Pas du tout ! Chacun a son univers et son histoire. Cela fait 33 ans que je tourne dans le monde. Je pense que les publics et les messages sont différents. J’aime beaucoup ce que fait Magic system, qui reste une fierté pour nous faiseurs de Zouglou. Je suis très fier d’entretenir mon public depuis trois décennies.
Quel a été le moment le plus marquant (en bien et en mal) de votre carrière ? et comment cela vous a-t-il transformé, en tant qu’homme et artiste ?
Le moment le plus marquant de ma carrière, en bien, je dirai que c’est la première fois où j’ai pu réunir 10.000 personnes au stade de Yopougon. Cela m’a donné confiance en moi. En tant qu’artiste, cela m’a donné une visibilité.
En mal, c’est quand certaines personnes ne mesurent pas les risques et la portée de notre combat. On ne peut plaire à tout le monde et malheureusement, souvent, les peuples n’ont pas de mémoire.
Vu l’évolution qualitative du Rap ivoire, est-ce que votre feat avec Didi B a été à la hauteur de vos attentes ?
Si les radios préfèrent ne pas en faire la promotion, c’est que certainement cela n’était pas vendable pour elles, (rires). Nous, on donne comme on peut, après, chacun apprécie.
À trois mois des élections présidentielles, quel message à la classe politique ivoirienne ?
J’espère que les politiques auront la sagesse de nous éviter un chaos. On n’est pas obligé d’être d’accord sur tout, mais l’intérêt supérieur de notre nation est au-dessus de tout.
Après le concert du 2 août, à quoi devront s’attendre les fans de Soum Bill ?
Il y aura la sortie de mon EP qui s’intitulera «C’t’es moi» et la sortie de l’album en fin d’année 2025 incha’a Allah. «C’t’es moi» retrace mon engagement et mes déceptions dans mon parcours. Ce sera un titre qui figurera sur le EP. Quand vous l’entendrez, vous comprendrez
Propos recueillis par Hervée MONA
