La mère de la vice-championne du monde du sprint (100m et 200m) lève le voile sur son enfance, tout en exprimant ses attentes de mère, à 72 heures de l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques, Paris 2024.
Le TamTam Parleur: À trois jours de l’ouverture des jeux olympiques 2024, quel est le sentiment qui anime la mère de Ta Lou?
Catherine Kouai Lou : Mes premiers mots sont des mots d’encouragements à tous mes enfants qui sont dans l’équipe ivoirienne et à ma fille Marie-Josée. Je prie Dieu que nos enfants nous ramènent des médailles au pays. Marie-Josée, si tu lis cette interview, sache que maman t’aime beaucoup. Je souhaite que tu me ramènes l’or et que le drapeau de ton pays que tu aimes tant soit hissé sur le podium.
Quelle éducation Ta Lou a-t-elle reçue de sa mère pour avoir ce niveau de discipline sportive?
Pendant son enfance, ma fille était obéissante et brillante à l’école. Du CP1 à l’université, elle n’a pas repris de classe. Je suis rigoureuse dans l’éducation des enfants. Je ne tolérais pas qu’elle rentre à la maison avec deux ou trois minutes de retard. C’est pour cela mes enfants m’ont surnommée « maman Kadhafi ». Aujourd’hui, je suis fière de ma fille.
Pouvez-vous nous raconter comment elle a débuté sa carrière sportive ?
Lorsqu’elle était en classe de 6è et 5è, elle jouait au football à l’école, mais je ne le savais pas. Un jour, comme elle n’était pas allée aux cours, elle n’a pas joué et ses coéquipiers ont perdu le match. Ils sont venus chez moi en criant « on veut Drogba ! ». C’est ce jour-là que j’ai appris qu’elle jouait au football.
Quelle a été votre réaction ?
Au début, j’étais réticente. Comme elle était la seule fille, et la dernière de mes quatre enfants, je voulais qu’elle devienne médecin pour prendre soin de moi, dans mes vieux jours. C’est mon premier fils, Sylvestre Assi, professeur d’Education physique et sportive (EPS) à l’époque, qui m’a dit qu’il allait l’encadrer. Il l’a encouragée à faire la course à pied; elle a passé un test à la suite duquel elle a été retenue comme athlète.
Avez-vous un rituel familial que vous observez, avant les grandes compétitions comme les J.O?
Je suis baptisée, confirmée et mariée à l’église catholique. Tous mes enfants sont catholiques. Notre secret, c’est la prière. Aujourd’hui, je suis à la retraite, mais j’ai beaucoup souffert dans la vie. J’avais trois mois, lorsque ma maman est décédée. C’est parce que Dieu a vu ma souffrance qu’il m’a donné des enfants, qui sont aujourd’hui ma fierté.
Entretien réalisé par Firmin YOHA