Les pluies diluviennes qui sont tombées sur le district d’Abidjan, depuis le jeudi 13 juin, ont causé d’énormes dégâts matériels et humains, voire la mort de huit personnes, selon les chiffres fournis par le site GSPM Sapeurs pompiers. Docteur Issa Sangaré Yeresso, ex-journaliste, dénonce le laisser-aller des pouvoirs publics.
De 1960 à 1975, nos années du primaire au lycée la Côte d’Ivoire, ont toujours été arrosées de pluies torrentielles. Elles faisaient très peu de dégâts matériels et humains. Les passages de ruissellement d’eau de pluie et les bassins de recueillement étaient naturellement, strictement respectés. Les résultats des avis de « commodo – incommodo » n’étaient pas corrompus, biaisés.
En 64 ans, les différents gouvernants et leur cohorte d’ ingénieurs de travaux publics, en hydraulique, géographie, études systémiques, n’ont pas été capables de maîtriser, canaliser les eaux pluviales. Dans les plus petites écoles, on enseigne que l’eau de pluie a besoin de terres, sols perméables pour s’infiltrer et constituer une nappe phréatique. Certes, autrefois, la Côte d’Ivoire n’était pas si peuplée.
Or, à Abidjan et dans les nouvelles agglomérations, les sols ont été couverts de bitumes et de concessions aménagées qui ne laissent pas les eaux pluviales s’infiltrer. Ajoutez à cela la construction de canalisations exiguës, incapables d’évacuer eaux pluviales et usagées vers la lagune et l’océan. Abidjan a besoin d’une toile d’égouts à diamètres très large pour laisser couler une grande quantité d’eau de pluie de 72 heures ininterrompues. Il faut une courageuse décision politique et des entreprises de grands travaux solides, bien outillées et performantes. Dans le cas contraire, les pluies nécessaires à la vie continueront de plus belle à emporter les infrastructures de milliards et les pauvres citoyens, les «en bas des en bas » de la société ivoirienne.
Nous en avons marre des pertes de vies humaines et des dégâts matériels. (…)
Les faits sont sacrés les commentaires sont libres
Dr Issa Sangaré Yeresso
Prix international de journalisme Université Aix Marseille, 2.Chevalier de l’ordre de la Culture
NB: Les titres et le chapeau sont de la rédaction.