La flambée des prix des denrées alimentaires a une conséquence directe sur les prix des repas dans les restaurants. Chaque restaurateur trouve le moyen de s’en tirer à bon compte.
Coumba Fall est restauratrice depuis plus de dix ans. Malgré toutes ses années d’expérience, elle affirme n’avoir jamais été confrontée à cette hausse incompréhensible de prix des denrées alimentaires observée sur le marché ces derniers temps. « Depuis janvier, les choses sont encore plus compliquées. J’achetais un kilo et demi de poulet à 2.300 F.CFA, maintenant le kilo est à 2.500 F CFA. La viande de bœuf était à 2.300F CFA ou à 2.400 F CFA, elle est passée à 3.000 F CFA. Le poisson congelé que j’achetais à 35.000 FCFA ou 40 000 FCFA, est désormais 60.000 F CFA et il est difficile d’en trouver. Le litre d’huile qui était à 850 F CFA ou 900 F CFA est maintenant à 1400 F CFA. Le riz est passé à 13 000 F CFA, alors que j’en achetais à 8500 F CFA », détaille-t-elle. Dans son restaurant sis à Cocody, Angré 8è tranche, elle propose plusieurs mets dont le tchep, le yassa, le riz au soumbala, etc. Afin de faire face à cette hausse des prix des denrées alimentaires, mais aussi dans le souci de garder sa clientèle, elle a décidé de réduire la portion de nourriture. « Les prix sont les mêmes, mais les plats n’ont plus la même quantité qu’ils avaient, il y a de cela quelques mois. On essaie de comprendre et de contenter tout le monde parce que la cherté de la vie est aussi une problématique pour nos clients », fait-elle observer.
Pour amortir les surcoûts engendrés par cette augmentation des prix, les restaurateurs jouent sur plusieurs leviers, entre autres l’augmentation des prix des plats servis ou la réduction de la quantité servie au client. « On constate cela un peu partout. Le pain n’a plus la même forme qu’avant, les sachets de lait n’ont plus les mêmes quantités. Certains ont augmenté les prix, la quantité de plusieurs savons est aussi réduite…», révèle Clémentine Kouadio, à Cocody.
Le restaurant « Chez Tante Emma » propose une variété de plats, notamment du poisson frit, de la soupe de poulet, de poisson…Ici, l’inflation se fait plutôt ressentir sur les prix des mets proposés. « Nous avons ajouté 500 F CFA sur le prix de chaque plat. Ceux de 2000 F CFA sont désormais à 2500 FCFA. Ainsi de suite », indique la gérante des lieux.
Pour lutter contre la cherté de la vie, le gouvernement a arrêté, le 5 mars, un ensemble de mesures : la subvention partielle des prix des produits pétroliers – notamment le gasoil – le plafonnement sur une période de trois mois des prix de l’huile de palme raffinée, du lait, du riz, de la tomate concentrée, de la viande de bœuf et des pâtes alimentaires. « Malheureusement, cela ne se ressent toujours pas sur le marché », regrette-t-elle.
Marina KOUAKOU