L’art contemporain gagne du terrain dans le cœur des plusieurs Ivoiriens, toutesclasses confondues. Les galeries d’art contemporain, à cet effet, ne désemplissent pas.
Place forte des arts et de la culture, Abidjan compte bien conserver et conforter son importance dans le milieu de l’art contemporain, en pleine effervescence. Même si la période de Covid a constitué un passage à vide, les choses sont ont fini par rentrer dans l’ordre. En témoigne l’effervescence constatée dans les galéries et durant les nombreuses expositions proposées par ces espaces. Le jeudi 22 septembre 2022,par exemple, à la galerie LouiSimoneGuirandou,l’artiste ObouGbais, plus connu sous le pseudonyme de « Obou », procédait au vernissage de son exposition dénommée « Man Dan ».A la même dateet au même moment, la galerie Cécile Fakhoury, située à Cocody,mettait deux peintres à l’honneur : ThibautBouedjoro-Camus et RoméoMivekannin.Outre ces deux galéries, plusieurs autres dans la capitale – HoukamiGyzagn, Walls House of Art, BJKD, la Fondation Donwahi, le Basquiart, la Villa Alfira, la Rotonde des arts contemporains – donnent à voir des œuvres d’art sur des thématiques aussi variées qu’originales. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en plus de visiteurs réguliers et habituels, les galériesd’art accueillent de plus en plus de personnes qui s’intéressent à l’art et qui viennent grossir le lot des inconditionnels. « Je suis artiste et j’ai besoin de me familiariser avec mon milieu, d’apprendre auprès de mes prédécesseurs en art. Je veux surtout être capable de pouvoir défendre à mon tour mon œuvre dans une galerie », explique cette jeune étudiante de l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC), rencontrée ce jeudi 22 septembre chez Cécile Fakhoury. Marion Dagou, consultante en ressources humaines, est une habituée des galéries qu’elle fréquente depuis plusieurs années. Il en est de même pour BarnusSeviGbekidé, acteur culturel averti. « Je fréquente les galéries pour prendre connaissance du travail des artistes photographes, connaître les différentes démarches actuelles, savoir l’originalité des démarches, ensuite rentrer en contact avec les responsables des galeries.», fait-il savoir. Il s’y rend surtout pour espérer rencontrer des mécènes.
Dans l’ensemble, les galeries d’art de la capitale constituent des espaces de rencontres et d’échanges d’une part mais aussi d’éducation et d’éveil à la chose culturelle. Pas surprenant, dans ce cas, qu’elles soient prises d’assaut par les visiteurs, une fois une exposition annoncée. Si certains estiment que le milieu de l’art contemporain est réservé à une certaine élite, il suffit de se rendre au Musée des Cultures Contemporaines AdamaToungara (MuCAT) pour se convaincre du contraire. Cette galérie, qui trône au cœur de la commune populaire d’Abobo ne désemplit pas quand une exposition y est organisée. Le MuCAT a par exemple accueilli du 18 août au 1er septembre 2022, l’exposition iconographique itinérante sur les mosquées de style soudanais dans le nord de la Côte d’Ivoire. Une exposition organisée par l’Office Ivoirien du Patrimoine Culturel (OIPC) sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Francophonie.
De façon générale et globale, il faut savoir que l’art contemporain désigne l’ensemble des œuvres produites depuis 1945 à nos jours, et ce quels qu’en soient le style et la pratique esthétique, mais principalement dans le champ des arts plastiques. Dans cette classification, l’art contemporain succède à l’art moderne (1850-1945).Cette désignation s’applique également aux musées, institutions, galeries, foires, salons, biennales montrant les œuvres de cette période.
La place aux jeunes talents
Parmi ces galeries citées plus haut et d’autres telles que Walls House of Art, BJKD, le Basquiart, la villa Alfira la place est donnée aux jeunes talents tels que Aboudia, Mounou Désiré, Obou et Thibaut Camus. C’est une aubaine pour ces jeunes artistes issus de l’école des beaux-arts de faire valoir leurs œuvres. « Il y a des jeunes qui n’hésitent pas à présenter leurs œuvres. Mais on a quand même une sélection qu’on fait et moi mon but c’est d’encourager les jeunes artistes parce qu’il y en a qui sont extrêmement talentueux et je pense que c’est aux galeries sur place de faire leur promotion d’abord », indique Gazelle Guirandou, co-fondatrice et directrice de LouiSimoneGuirandougallery. Elle a par ailleurs souligné qu’une galerie ne se fait pas sans artistes et que ces jeunes ont besoin d’être « encadrés sérieusement ».
Bien que fréquentées par plusieurs couches sociales, les galeries d’art contemporain gagnent à être davantage promues. A cette préoccupation, les acteurs de ce monde culturel sont unanimes que les choses se feront au fur et à mesure. « La visite des galeries est gratuite. Il faut juste y aller et découvrir, être un peu curieux et ça vient naturellement », estime Ohouens Magali, manager de la galerie Cécile Fakhoury.En plus de celles qui existent depuis des années, de nouvelles galéries – telles que la WindsorGallery – vont bientôt ouvrir à Abidjan pour le bonheur des amoureux de l’art contemporain.
Sandra KOHET