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jeudi 19 septembre 2024
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Production d’anacarde: plus de 1000 producteurs armés contre les insectes ravageurs

Les producteurs d’anacarde de douze localités de la Côte d’Ivoire ont reçu les armes nécessaires afin de faire face aux insectes ravageurs qui menacent les productions d’anacarde. Ils étaient 1200 producteurs d’anacarde à recevoir la visite des experts du Conseil du Coton et de l’Anacarde. 

« Nettoyez régulièrement vos champs deux à trois fois par an. Ne les abandonnez pas après la récolte ». Ces propos du Dr N’depo Ossey Robert, enseignant-chercheur à l’université Lorougnon Guédé de Daloa et formateur, dévoilaient aux producteurs d’anacarde les méthodes de lutte alternative contre les insectes ravageurs. Selon le spécialiste, les anacardiers ont besoin de deux choses que sont le soleil et le vent. C’est pour cela qu’il a demandé aux producteurs d’aérer leurs plantations. Ces deux facteurs importants permettent aux anacardiers de croître et de produire une meilleure qualité de noix de cajou. Par ailleurs, Dr N’depo a assuré aux producteurs que l’aération des plantations est un moyen de lutter efficacement contre les insectes ravageurs.

Le foreur et le ciseleur : deux redoutables insectes 

Deux insectes ont été présentés par Pr Soro Sibirinan, enseignant-chercheur, comme étant particulièrement redoutables. L’un de couleur noire est appelé le ‘’foreur’’ dans le jargon des spécialistes. Il nuit en faisant un trou dans le tronc de l’anacardier. Quant au ‘’ciseleur’’, de couleur jaune et noir, il est souvent aperçu en couple. Là où le mâle s’attaque aux branches de l’anacardier, la femelle s’introduit dans le tronc de l’arbre avant d’y pondre de nombreux œufs. Conséquence, l’anacardier ne produit plus ou produit des noix de cajou de mauvaise qualité.

Aux producteurs dont les plantations sont déjà envahies par ces insectes ravageurs, l’expert leur a vivement conseillé ceci : « Si vous constatez que ces insectes ravageurs font des trous dans l’anacardier, bouchez-les. Ils finiront par mourir. » Aussi, il leur a recommandé de couper et de brûler les anacardiers infestés qui ne produisent plus. Si ces méthodes permettent de lutter contre les insectes ravageurs, pour les émissaires du directeur général du Conseil du Coton et de l’Anacarde, Mamadou Berté, elles sont aussi utiles pour lutter contre les maladies de l’anacardier. Et au cas où une partie de l’anacardier présenterait des feuilles, des fruits, des branches ou le tronc malades, il a été conseillé aux producteurs de les couper avant de les brûler hors de la plantation.

L’abandon des pesticides, un autre défi

Selon N’Guessan Kouadio Emmanuel, président des jeunes d’Affouékro, village situé à quelque huit kilomètres de Bouaké, la plupart des producteurs d’anacarde estimés à 500 dans la localité, utilisent des produits phytosanitaires pour espérer tuer les insectes ravageurs. Et ce constat, il est presque le même dans toutes les localités sillonnées par les équipes du Conseil du Coton et de l’Anacarde. C’est donc pour changer les habitudes des producteurs que les experts de l’anacardier ont fait savoir que « Les produits chimiques utilisés pour nettoyer les plantations d’anacarde tuent les anacardiers, le sol et le producteur lui-même. » Pour les spécialistes, cette stratégie n’est pas productive puisqu’elle agit sur la qualité des noix de cajou. « N’utilisez plus les pesticides », n’ont eu de cesse de répéter les membres de l’équipe du Conseil du Coton et de l’anacarde aux producteurs. Pour les experts, les méthodes alternatives qu’ils ont servies dans les localités visitées, restent celles qui garantissent la qualité et la quantité de la production. Et cela, dans un contexte où la Côte d’Ivoire, qui a produit 1.218.293 tonnes en 2023, selon le Conseil du Coton et de l’Anacarde, tient à maintenir son rang de leader mondial de la production de noix brutes de cajou.

Rappelons que cette tournée de formation et de sensibilisation qui s’est déroulée, du 18 au 25 août 2024, a concerné globalement les producteurs d’anacarde de douze localités dont Minignan, Dianra, Tengréla, Séguéla, Bouaké, Bouna, Bondoukou, Korhogo, Dabakala, Kong, Dimbokro, Zuenoula.

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