Le mois de mars 2025, consacré au jeûne musulman, est une période de pénitence, particulièrement pour les athlètes et sportifs professionnels. Docteur Mohamed Lakiss, médecin généraliste ayant fait partie de l’encadrement des Éléphants dans les années 2000, donne ses recettes lors d’un entretien, samedi 1er mars 2025.
Mohamed Lakiss est formel. « Le jeûne ne réduit pas le rendement des joueurs ; il n’est pas un frein à leur performance sur l’aire de jeu », assure le praticien qui se félicite d’avoir fait partie de l’encadrement des Éléphants, de 2010 à 2019. Il prescrit quatre règles à observer. « Ma première recommandation pour le sportif, en période de jeûne, c’est de bien manger aux deux principales heures du repas, c’est-à-dire le matin à 4h et à la rupture du jeûne, le soir », avance-t-il. « Ensuite, il doit bien se réhydrater, en consommant au moins un litre et demi d’eau par repas. Un joueur bien hydraté est à l’abri des crampes, des déchirures et des blessures, sur le terrain », révèle docteur Lakiss. Poursuivant, il fait savoir qu’il est vivement conseillé au sportif de bien dormir, soit de 21h du soir à 2h du matin. Enfin, le médecin de sport alerte qu’au moindre signe de gène ou de vertige, pendant la compétition, le sportif doit pouvoir arrêter de fournir l’effort. « Un petit vertige, un tremblement, veut dire que le cerveau n’est plus perfusé. Le tremblement et les sueurs froides peuvent être également les signes d’une hypoglycémie. Au moindre malaise, il faut arrêter de fournir l’effort, sinon l’on peut faire un AVC ou un arrêt cardiaque », conseille Dr Lakiss. Le praticien ajoute que, dans ce cas précis, durant le temps d’arrêt, entre deux périodes du match, le sportif peut consommer deux ou trois dattes et un peu d’eau pour reprendre des forces. Cette consigne est d’autant plus substantielle que, selon le médecin, dans nos pays où les rencontres se jouent à des heures de grand soleil, il faut prendre des précautions pour éviter la déshydratation. Mohamed Lakiss, qui rappelle ses longues années d’expérience dans l’encadrement des équipes ivoiriennes de football comme l’Asec-Mimosas, encourage les jeunes sportifs à observer le jeûne sans idées reçues. Il cite l’exemple des footballeurs dans les grandes compétitions internationales comme Mohamed Salah, qui ont toujours joué, en période de pénitence, sans que cela n’affecte leur performance.