En une décennie, la Côte d’Ivoire a réussi à se hisser au rang des importants producteurs d’or en Afrique de l’Ouest. Les nouvelles données divulguées par l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) confirment l’ambition du pays, qui engrange ainsi de nouvelles recettes.
Selon le dernier rapport de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives, les paiements provenant du secteur minier en Côte d’Ivoire ont atteint la barre des 195,84 milliards FCFA en 2020. A en croire les analystes de l’agence ECOFIN, cette somme représente une hausse de 127 % en glissement annuel puisque les revenus du secteur pour l’année 2019 étaient de 86,16 milliards FCFA. Le rapport de l’ITIE qui se base sur les données reportées par les entités publiques et les sociétés extractives explique cette hausse par plusieurs facteurs. Dont – entre autres – l’amélioration sur la période, des cours de l’or alors que la production aurifère du pays a augmenté au cours de l’année (atteignant 38 tonnes). En dehors de l’or, le nickel et le manganèse ont également vu leurs productions augmenter.
En 2020, les paiements de l’ensemble du secteur extractif totalisaient 389,86 milliards FCFA, en baisse de 1,09 % en glissement annuel. Le secteur minier a rapporté plus de 50 % de ce total pendant que les paiements du secteur des hydrocarbures ont chuté, passant de 308 milliards en 2019 à 194,03 milliards en 2020. Pour les économistes, la contribution de l’ensemble du secteur extractif au Produit Intérieur Brut (PIB) en 2020 était de 6,32 %. Si l’on se base sur les prévisions du gouvernement, ce pourcentage devrait augmenter cette année grâce à la croissance enregistrée dans le secteur des mines.
Augmenter la contribution du secteur minier au PIB
En effet, la Côte d’Ivoire qui veut faire de son secteur minier un poids lourd de l’économie s’attend à voir sa contribution au PIB augmenter graduellement, passant de 3 % actuellement à 5 % en 2023, puis 6 % deux ans plus tard. Le pays qui vise une production d’or de 65 tonnes en 2025 en a produit 41,85 tonnes en 2021. « Notre pays s’est résolument engagé […] à faire du secteur minier le deuxième pilier de notre croissance », déclarait Thomas Camara, le ministre de tutelle, début 2022, au cours d’un symposium sur les mines en Côte d’Ivoire.
La filière aurifère est dominée par sept grandes mines industrielles, selon le ministère des Mines. Il s’agit de la mine de Tongon du Britannique Rangold, la mine de Sissingué Yaouré de l’australien Persus Mining, la mine d’Agbaou, la mine de Bonikro d’Allied Gold, le complexe minier d’Ity du Canado-Britannique et trois autres nouvelles mines à Séguéla, Daloa et Dabakala. Aux côtés des grandes enseignes opèrent également des mines semi-industrielles et des mines artisanales.
M’Bah A.
