La Directrice générale de la fondation Amadou Hampâté Bâ, Mme Roukiatou Hampâté Bâ, fille du célèbre écrivain malien du même nom, lance un appel pour l’instauration d’une Journée internationale à l’honneur de son père. Elle parle aussi de la vie de cette fondation dans cet entretien réalisé le vendredi 16 août 2024, au siège de la fondation située à Cocody.
Le TamTam Parleur : Où en êtes-vous avec l’institution de la Journée internationale Hampâté BA ?
Roukiatou Hampâté Bâ : Lorsque j’ai émis l’idée, elle avait été bien accueillie par beaucoup de monde dont Cheick Modibo Diarra. Malheureusement avec toutes les contraintes, l’idée n’a pas évolué. Ce faisant, à tout le monde, je lance un appel pour la Journée internationale Hampâté Bâ afin qu’elle soit concrétisée.
Pouvez-vous présenter brièvement le combat d’Amadou Hampâté Bâ?
Les jeunes africains de la nouvelle génération occidentalisée se disant désormais modernistes n’avaient plus l’approche et l’écoute des vieux qui disparaissaient avec leurs connaissances. Les Africains devenaient étrangers à eux-mêmes. C’est ainsi qu’Hampâté Bâ qui a bénéficié d’une double culture va s’ériger en défenseur et comme un modèle pour tenter de décomplexer les Africains vis-à-vis de leur culture.
Qu’est-ce qui constitue l’héritage d’Hampâté Bâ aujourd’hui ?
La fondation a recensé plus de 300 conférences et des milliers de documents. Nous avons pu numériser 175 000 pages que nous entendons mettre à la disposition du public.
Quelles sont les activités organisées par la fondation ?
La fondation organise différentes activités culturelles, mais aussi pédagogiques avec plusieurs établissements scolaires pour essayer de transmettre aux plus jeunes générations les valeurs fondamentales d’humanisme et de paix qui sous-tendent l’œuvre d’Hampâté Bâ, des cafés littéraires, des festivals, etc. Nous organisons avec les chercheurs des colloques scientifiques, des tables-rondes, des conférences, etc. J’assure également beaucoup de représentations à travers le monde pour faire connaître l’œuvre d’Hampâté Bâ.
Peut-on connaître les partenaires de la fondation et ses moyens d’existence ?
Nous avons l’appui de l’Etat de Côte d’Ivoire qui a soutenu la création de la fondation en 2002 et financé en 2004 pour l’acquisition du siège que nous avons ouvert en 2011. Nous avons été reconnus association d’utilité publique en 2013, grâce au Président Alassane Ouattara. La fondation bénéficie aussi de l’appui de l’UNESCO dont la Directrice générale nous a rendu visite en 2019. Les archives nationales de Corée du Sud nous soutiennent également.
A quels types de défis la fondation est-elle confrontée aujourd’hui ?
La fondation a été déclarée d’utilité publique, mais elle ne bénéficie pas encore d’appui substantiel pour pouvoir mener à bien ses programmes comme nous le souhaitons.
