Insertion professionnelle : L’Ecole de la 2e chance sauve des milliers d’exclus

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L’Ecole de la 2e chance vise à d’offrir une seconde opportunité aux jeunes sortis trop tôt du système scolaire, mais désireux d’apprendre un métier ou de se diriger vers l’auto-emploi.

Programme d’insertion professionnelle, l’Ecole de la 2echance (E2C), instituée par le gouvernement, à travers le ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage, vise à sortir plusieurs milliers d’Ivoiriens de la précarité.

L’Ecole de la 2e Chance,  programme implémenté par le gouvernement, à travers le ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, nourrit une ambition. Il s’agit de sortir les couches défavorisées de la société de la précarité professionnelle.Cette initiative, qui est l’un des pans du deuxième Programme social du gouvernement (PS Gouv 2), vise un million de bénéficiaires, à l’horizon 2030, avec un objectif intermédiaire de 400.000 personnes sur la période 2022-2024. In fine, il s’agit de résorber le chômage des jeunes par le biais de la qualification et d’améliorer la compétitivité des entreprises.

Pour trouver solution à la question de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et soutenir le développement socio-économique du pays, le gouvernement a décidé de changer de paradigme. Il s’est engagé às’appuyer davantage surl’enseignement technique et professionnel, un secteur qui, quelques années en arrière, était la solution palliative pour absorber les exclus de l’enseignement général. Pour joindre l’acte à la parole, plusieurs initiatives ont été prises, à savoir l’inauguration du Lycée Professionnel Sectoriel de Yopougon, la réhabilitation du Lycée Technique de Cocody – pour en faire un pôle technologique d’excellence – le lancement des travaux de construction de sept établissements de formation professionnelle à Anyama, Yamoussoukro, Gbéléban, Kong et Korhogo. À cela, il faut ajouterle lancement des travaux de construction du « Garage-école » situé dans la commune d’Abobo et  du « Chantier Ecole ». Ces travaux s’inscrivant dans le cadre du Projet Abidjan Transport (ATP) pour la Formation de 250 jeunes déscolarisés aux métiers du Secteur des Travaux Routiers (La gestion du chantier, les terrassements , les routes, l’assainissement et le drainage, l’environnement et la signalisation).

Qui est concerné

En lançant ce programme, fort opportunément dénommé « Ecole de la 2e chance », il s’agit pour le gouvernement d’offrir une seconde opportunité aux jeunes sortis trop tôt du système scolaire, mais désireux d’apprendre un métier ou de se diriger vers l’auto-emploi. C’est en novembre 2021 que la phase pilote pour un premier projet du programme a démarré. Peuvent en bénéficier, les femmes et les hommes âgés de 16 à 35 ans, pour la qualification initiale, quand aucune limite d’âge n’est fixée pour les personnes intéressées par la requalification et la reconversion. Il peut donc s’agir des non-scolarisés, des déscolarisés, des diplômés non ou mal insérés dans le tissu socio-professionnel.

Mode opératoire        

Dans la procédure, le choix des métiers concernés par la formation dans l’E2C revient au secteur productif. L’objectif final étant de répondre à leurs besoins en ressources humaines. En vue d’une meilleure adéquation formation/emploi, les programmes arrimés sont élaborés avec la participation des entreprises et des branches professionnelles. Les formations axées sur la pratique sont privilégiées et dispensées dans un établissement public ou privé. Tout candidat retenu pour intégrer le programme E2C, bénéficie d’un accompagnement dans son parcours de formation et d’insertion. A terme, ces formations de trois à douze mois, les périodes de stage y compris, sont sanctionnées par la délivrance d’un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP).

Des acquis notables

Depuis le démarrage de la phase pilote de l’Ecole de la 2e chance, ce programme enregistre déjà des acquis. Pour preuve, le 28 février 2022, s’ouvrait la session de formation de la première cohorte des auditeurs destinés à la grande distribution. 159 auditeurs ont été formés pendant cinq mois, en tant qu’employés polyvalents et dans les métiers de la boucherie, la charcuterie, la boulangerie, la  poissonnerie et des fruits et légumes. Une formation qui alliait deux mois de théorie et trois mois d’immersion pratique en entreprise. Résultat : en décembre 2022,se tenait la cérémonie de diplomation de cette première cohorte, ouvrant par la même occasion la rentrée solennelle de la deuxième.Pour cette autre phase du projet, 500 personnes seront concernées par la formation. Ce qui va porter le nombre de bénéficiaires du projet « Formation et insertion aux métiers de la grande distribution » à près de 700 jeunes.

Dans les métiers du Bâtiment et des travaux publics (BTP), 17 stagiaires-topographes ont bénéficié de trois semaines de formation, à Egletons, en France, pour ensuite rejoindre les entreprises partenaires du ministère en charge de ce projet (Le Consortium Abidjan Ville Durable).Une seconde vague de 18 apprenants- machinistes (conducteurs de pelle hydraulique et de niveleuse) est également rentrée de la France, après plusieurs semaines de formation. Tous les 35 retenus pour ce programme, sont embauchés par les entreprises partenaires : SICMA, (12 stagiaires), SETAO (2), RAZEL (5), SOGEA SATOM (4), AGEROUTE (9), GREGORI INTERNATIONAL (2) et ARTELIA (1).

Introduction de l’Ecole de la 2echance en Côte d’Ivoire

Le modèle ivoirien de l’E2C s’inspire du dispositif créé par la Fondation Edith Cresson et établi en France, depuis 1997, en tant qu’acteur de l’insertion. Chaque année, ce sont 15.000 jeunes de 16 à 25 ans, sans qualification ou bénéficiant d’un niveau pouvant aller jusqu’au baccalauréat,qui sont insérés. Cela, grâce à un triptyque basé sur l’acquisition de compétences, l’expérience en entreprise et l’accompagnement à l’inclusion. Le dispositif ivoirien de l’E2C, quant à lui, repose sur trois composantes : le déploiement de l’apprentissage, l’appui à la professionnalisation des métiers et la réalisation des projets de formation / insertion émanant du secteur productif. « L’Ecole de la deuxième chance est aujourd’hui une réalité en Côte d’Ivoire et est en train de changer la vie de nombreux jeunes sans-emploi »,  s’est félicité N’Guessan Koffi, le ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage, faisant le point des articulations du programme déjà implémentées.

Dans l’optique de réussir l’implantation de ce projet en Côte d’Ivoire, plusieurs missions d’imprégnation ont été organisées par ledit ministère.L’une des plus importantes a été celle menée, du 8 au 15 juin 2022, dans plusieurs régions de l’Hexagone. Fruit de cette mission, la signature d’une convention, le 10 juin 2022, entre le ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage et le réseau E2C France, d’une part et avec la Fondation Edith Cresson, d’autre part.

Maria KESSE

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