En Côte d’Ivoire, les grossesses précoces en milieu scolaire demeurent une préoccupation majeure pour les autorités éducatives et les acteurs de la protection des droits des jeunes filles. Deux rapports récents, émanant du ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation et du Conseil national des droits de l’Homme (CNDHCI) donnent des chiffres pour l’année scolaire 2024-2025.
Le nombre de grossesses en milieu scolaire, évalué à 6 681 cas en 2022-2023, est passé à 4 266 cas pour l’année 2024-2025, selon ce rapport du ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, qui enregistre ainsi un recul de 36,5 % par rapport à l’année précédente.
Cette baisse est présentée comme le fruit des mesures de prévention mises en place, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers du ministère comme l’UNFPA, l’UNESCO, le Canada et les États-Unis, qui ont salué ces efforts.
Le Conseil national des droits de l’Homme a également publié des données sur cette question. Pour la période de septembre 2024 à juin 2025, l’institution indique avoir enregistré 4 481 cas, soit une croissance de 8,31% du phénomène.
Le ministère a relevé qu’il a mis en place un suivi qui repose sur un système de collecte continue des données au sein des établissements scolaires, coordonné par les directions régionales de l’éducation et les inspections de l’enseignement primaire. Grâce à une base de données centralisée, il a pu assurer un accompagnement des jeunes filles concernées et faciliter leur retour à l’école après un report de scolarité.
Le CNDHCI, lui, a souligné l’importance de poursuivre les actions de prévention et d’accompagnement pour garantir l’égalité des chances. Il a rappelé les impacts que ces situations peuvent avoir sur la scolarité des élèves, notamment les risques d’abandon et de stigmatisation.
Un appel à une meilleure synergie
Le Mouvement ivoirien des droits Humains (MIDH) a plaidé de son côté pour une meilleure coordination entre les différents acteurs concernés. Selon le MIDH, il est nécessaire de renforcer la collaboration entre le gouvernement, la société civile, les parents, les enseignants et les communautés, afin de juguler le phénomène et de soutenir les jeunes filles qui en sont victimes.
La question des grossesses en milieu scolaire reste ainsi au cœur des priorités pour l’ensemble des parties prenantes, bien que les chiffres indiquent une tendance à la baisse.
Hervée MONA