Rattaché à l’archidiocèse de Kigali, au Rwanda, mais en poste dans le diocèse d’Évreux, en France, l’abbé Wenceslas Munyeshyaka avait reconnu, fin 2021, un enfant né d’une « liaison ». Il a été renvoyé de l’état clérical.
Le Souverain Pontife, le pape François, a renvoyé de l’état clérical l’abbé Wenceslas Munyeshyaka, selon un communiqué de Mgr Christian Nourrichard, évêque d’Evreux, une commune située à moins de 100 km de Paris. Selon ce communiqué en date du mercredi 3 mai, le décret papal est une « décision suprême et sans appel qui n’est susceptible d’aucun recours ».
L’Église ne badine pas avec le péché charnel et la reconnaissance de l’abbé Wenceslas Munyeshyaka pour son fils lui aura coûté sa fonction. En septembre 2021, le prélat a reconnu la paternité d’un fils alors âgé de 11 ans, né d’une « liaison ». Geste qui lui vaut aujourd’hui d’être définitivement renvoyé de l’état clérical, sur décision du pape François.
De nationalité rwandaise, Wenceslas Munyeshyaka avait été accusé d’avoir joué un rôle dans les massacres de 1994, au Rwanda, avant de bénéficier d’un non-lieu, en France, en 2015. Ce prêtre, rattaché à l’archidiocèse de Kigali, au Rwanda, réside actuellement dans le diocèse d’Évreux, précise la circonscription. Il a obtenu le statut, de réfugié politique fin juillet 2021, vingt-sept ans après son arrivée, en France, en 1994.
Privé de ses fonctions depuis décembre 2021
En décembre 2021, le diocèse d’Évreux avait annoncé priver de ses fonctions ce prêtre. En cause, Wenceslas Munyeshyaka avait « le 6 septembre 2021, fait inscrire dans les registres d’état civil de Gisors, dans l’Eure, une reconnaissance de paternité sur un fils, né en juillet 2010, d’une liaison qu’il a entretenue à Gisors », précisait à l’époque le diocèse, dans un communiqué.
L’abbé était alors administrateur de la paroisse de Saint-Martin-de-la-Risle, à Brionne, après avoir été prêtre à Gisors, pendant vingt ans.
Un « dossier canonique avait été envoyé à Rome, en lien avec la paternité » de l’abbé Munyeshyaka, a précisé, mercredi, le diocèse d’Évreux. La décision du pape « n’est pas en lien avec le passé de cet abbé, en l’occurrence au Rwanda ». Il s’agit de « la conclusion d’un dossier en cours » initié en décembre 2021, a poursuivi le diocèse.
Selon le communiqué de Mgr Nourrichard, la décision du pape implique que dorénavant l’abbé rwandais « perd automatiquement tous les droits propres à l’état clérical ». Il est notamment « exclu de l’exercice du ministère sacré » et « doit éviter les lieux où son statut antérieur est connu ».
M’Bah A.