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lundi 10 février 2025
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Entretien : Amiral EnK2K : « Je n’avais pas prévu d’être humoriste »

Révélé par l’émission « Bonjour » cuvée 2012 de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), Koné Oumar, plus connu sous le pseudonyme de EnK2K, est aujourd’hui une figure majeure de l’humour en Côte d’Ivoire. Il revient, dans cet entretien, sur son parcours et lève le voile sur ses ambitions.

Pourquoi avoir choisi « EnK2K » comme nom de scène ?

Je n’ai pas opté pour ce nom, c’est la scène qui me l’a imposé. Le nom EnK2K est un état d’esprit, c’est une philosophie. Je suis quelqu’un de beaucoup prévoyant et dans mon travail, je m’arrange toujours à trouver des solutions pour égayer mon public. Dans tous les cas, il faut que ça marche.                                                                  

Aviez-vous prévu de devenir humoriste ?

Non, j’avoue que je ne l’avais pas prévu. C’est venu de manière naturelle. En 1990, notre école primaire a participé au concours du théâtre scolaire. J’ai remporté, à cette édition, le prix du meilleur acteur et c’est de là que le déclic est parti. J’aimais cet art, même si je ne savais pas que je deviendrais humoriste professionnel plus tard. Quand je débarque à Abidjan, des années plus tard, j’essaye tant bien que mal de gagner mon pain pour pouvoir vivre ma passion. Je fais des petits métiers çà et là, je suis par exemple gérant de cabine téléphonique, chauffeur de taxi, …Il me fallait cela pour joindre les deux bouts. J’arrêtais très souvent de conduire le taxi pour aller aux répétitions. Je savais que je perdais de l’argent, mais il me fallait faire ce sacrifice pour apprendre le métier qui me tenait à cœur.

Quels artistes ont contribué à faire de vous l’artiste que vous êtes devenu ?

Je citerai Kôrô Abou parmi tous ceux qui m’ont donné ma chance. Un soir, je rencontre monsieur Podé de l’émission « Quoi de neuf ? ». Je lui dis que j’aime ce qu’il fait et que j’aimerais apprendre. Il me dit ne pas être disponible et me dirige vers Kôrô Abou. C’est ainsi que je pars m’inscrire dans la troupe Humour System de ce dernier. A partir de là, j’entre dans la phase professionnelle et vous connaissez la suite. C’est grâce à cette école que je participe pour la première fois à « Bonjour 2012 ».  Kôrô Abou c’est un mentor, c’est quelqu’un à qui je dois tout. Je me dis que s’il n’y avait pas eu de Kôrô Abou, il n’y aurait pas eu EnK2K.     

Qu’est-ce que l’humour vous a apporté?                                                                                                                      

L’humour m’a tout donné. Pas en termes d’argent, mais en termes de carnet d’adresse. Si je n’étais pas comédien, je me dis que je n’aurai jamais eu la chance d’échanger avec certaines personnes. Maintenant, ça va. Avant, nous mangions une seule fois par jour, mais aujourd’hui nous arrivons à manger trois fois par jour. C’est une grâce.

Vos sketchs sont-ils basés sur des faits réels ou c’est juste de l’imagination ? Je pense notamment à votre oncle, le fameux « Bénôgô Kassim » …

J’explique des faits vécus avec mon oncle en dramatisant les situations pour les rendre beaucoup plus drôles, pour que ça plaise à mon public. Je me dis, en tant qu’humoriste, nous ne sommes pas obligés d’avoir une histoire drôle mais plutôt une histoire intéressante. Parce qu’en définitive, c’est l’humoriste qui rend une histoire drôle, par sa manière de la raconter.       

Quels sont vos rapports avec les autres humoristes ivoiriens ? 

Nous sommes unis. Souvent, il y a des grincements de dents, mais cela n’empêche guère notre entente. Nous sommes réunis au sein de l’Association des Humoristes Professionnels de Côte d’Ivoire (AHPCI) qui est présidée par le Maréchal Zongo. 

Quels sont vos projets à court et moyen termes ?

                                                                                                                                       Avec mes équipes, nous sommes en train de préparer la deuxième d’édition du festival Yakro Comedy Festival (YACOF), qui se tiendra en novembre prochain. Nous préparons également la deuxième édition de la caravane inter-écoles dénommée Ivoire Culture Académie (ICA), qui ambitionne de faire la promotion de la culture et du tourisme en milieu scolaire. Cette édition se déroulera du 3 au 13 mai, à Agboville. Pour finir, nous préparons le quatrième one-man show dont la date reste à définir.  

Réalisé par Haffiny N’GUESSAN et Roxanne KONAN (stagiaires)

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