Face à l’état de délabrement dans lequel baignent la plupart des villes de l’intérieur du pays, Alain Tailly interpelle et critique la politique de décentralisation de l’Etat qui, de son point de vue, est un échec. Sa contribution, qui a fait beaucoup réagir les internautes, est à retrouver sur sa page Facebook.
Je suis allé, récemment, à l’intérieur du pays. Si j’ai aimé sortir du manège bruyant de Babi, j’ai passablement apprécié l’état de nos villes de province. De gros noms pour de petites bourgades sans charme véritable. Généralement, un axe principal autour duquel tout s’agglutine : bureaux, commerces, maquis, garages, stations d’essence, gares routières, ordures, bœufs et moutons. Et cette fâcheuse manie de planter le cimetière à l’entrée de la ville! Être accueilli par des morts? Brrr!
Non-transfert des compétences de l’État aux collectivités territoriales, manque criard de crédits, faible pouvoir d’initiative, pauvreté ambiante, vacuité culturelle, la décentralisation est un échec en Côte d’Ivoire. A-t-elle seulement commencé ? Alors dans ces conditions, des élections municipales pour quoi faire? Les futurs maires ont-ils une vision pour bâtir des villes créatives et attractives? D’ailleurs, pourquoi la majorité de ces maires ne résident-ils pas dans leurs communes? Pourquoi avons-nous de si grandes communes, devenues des monstres ingérables? Ne faudrait-il pas plutôt des bâtisseurs et non des politiciens à la tête de nos villes, comme le recommande l’expert Kanga Ballou?
Il y a tant à faire dans ce pays, dans nos villes et dans nos villages! Mais nos mentalités, nos imaginaires et notre créativité sont sous-développés. Tout le problème est là
NB : Les titres et le chapeau sont de la rédaction.
Tailly Glôhi
Ingénieur culturel
Coach en Art oratoire et artiste
