S’il existe plusieurs méthodes contraceptives, il importe d’être correctement renseignée sur chacune d’elles pour faire son choix.
Qu’elle soit naturelle, mécanique, hormonale, d’urgence, ou définitive, la contraception est un outil incontournable pour les femmes ou les couples. Elle leur permet de contrôler ou d’espacer les naissances, de se protéger des maladies sexuellement transmissibles ou encore d’éviter les grossesses non désirées. Natacha Kouaho, sage-femme, définit la contraception comme l’ensemble des méthodes naturelles ou artificielles mises à la disposition d’un couple ou d’un individu en vue d’empêcher temporairement ou définitivement la conception. « En Côte d’Ivoire, la méthode hormonale est la plus utilisée par les femmes », indique-t-elle. Avant d’ajouter que pour de nombreuses femmes, choisir une méthode contraceptive s’avère être un véritable casse-tête, faute de suivi ou par manque d’informations.
Ce qu’il faut savoir, ajoute la sage-femme, c’est qu’il existe plusieurs types de contraception. Mais celles-ci ne conviennent pas à toutes les femmes. Il est donc important qu’elles soient bien informées afin de procéder à un choix adapté à leur besoin et mode de vie.
Les différentes formes de contraception
Les contraceptifs hormonaux
Il s’agit de la pilule : sous forme de comprimés, elle peut combiner l’effet de deux hormones : les œstrogènes et la progestérone. Il existe aussi des pilules, appelées progestatives, qui ne contiennent que la progestérone. Elles ont, dans les deux cas, pour effet de bloquer le processus d’ovulation et d’empêcher la grossesse. L’anneau vaginal est un anneau flexible en plastique poreux qui contient une association d’hormones (estrogène + progestatif). On l’insère au fond du vagin et à la chaleur du corps, les hormones se diffusent à travers la paroi vaginale et passent dans le sang. Nous avons également le patch qui se colle directement sur la peau et diffuse dans le sang deux hormones, l’estradiol et le progestatif. Ces hormones ont une action sur le cycle menstruel de la femme et bloquent l’ovulation ainsi que la nidation. Quant à l’implant, c’est un bâtonnet en plastique, de 4 cm de long et 2 mm de diamètre. Il est inséré juste sous la peau et délivre en continu de petites quantités d’un progestatif, l’étonogestrel, permettant de supprimer l’ovulation.
L’injection contraceptive contient une substance active appelée progestatif. Elle est introduite dans le corps via une injection intramusculaire profonde qui permet de bloquer l’ovulation pendant une durée de trois mois renouvelables.
Les contraceptifs sans hormones ou mécaniques
En latex ou en silicone, le diaphragme se glisse dans le vagin, pour empêcher le passage des spermatozoïdes vers l’intérieur de l’utérus. Il s’accompagne d’un gel spermicide. Le stérilet en cuivre lorsqu’il est inséré dans l’utérus, agit sur les spermatozoïdes et les empêche de parvenir jusqu’aux trompes, empêchant ainsi l’œuf de féconder et de s’implanter dans l’utérus. Il existe aussi le stérilet hormonal qui contient une hormone progestative (lévonorgestrel) délivrée en petite quantité. Il peut être posé pendant cinq ans. Les spermicides sont des substances (crème ou gel) à insérer dans le vagin qui rendent inactifs ou détruisent les spermatozoïdes.
Les méthodes de contraception naturelles
Ce sont notamment la méthode Ogino qui consiste à éviter les rapports sexuels non protégés pendant les jours « fertiles » qui précèdent ou suivent l’ovulation. La méthode de la courbe des températures consiste à observer et à noter quotidiennement, sur un graphique, les signes de fertilité féminins tels que la température matinale, les caractéristiques de la glaire cervicale et celles du col de l’utérus. La combinaison d’au moins deux de ces observations permet alors d’identifier trois phases du cycle : infertilité relative, fertilité probable et infertilité certaine. Quant au coït interrompu il consiste, pour l’homme, à se retirer juste avant l’éjaculation, de manière à ce que le sperme ne pénètre pas dans le vagin.
La contraception d’urgence. De son autre nom pilule du lendemain, elle se présente sous la forme d’un comprimé contenant des hormones, à prendre le plus tôt possible après un rapport sexuel non ou mal protégé.
La contraception définitive dont la principale méthode est la ligature des trompes a pour objectif d’empêcher l’ovule de passer de l’ovaire vers la trompe de Fallope, là où il peut entrer en contact avec les spermatozoïdes et être fécondé. Ceci peut être réalisé : soit en sectionnant la trompe puis en la ligaturant, soit par électrocoagulation, soit en appliquant un clip.
Les avantages et inconvénient de la contraception
Les contraceptifs renferment de nombreux avantages et facilitent à tous les niveaux la vie des femmes et des couples qui l’utilisent.
Utiliser un moyen de contraception engendre une réduction de la mortalité maternelle et infantile et une amélioration des conditions socio-économiques. Elle offre la possibilité aux femmes et aux couples de décider librement et en toute responsabilité du moment et du nombre d’enfants qu’ils souhaitent avoir.
Bien qu’ayant des avantages, l’utilisation des contraceptifs peut s’avérer dangereuse pour les usagers. Les méthodes contraceptives peuvent aussi avoir des effets indésirables comme l’apparition de l’acné, la prise de poids, l’aménorrhée, l’écoulement de sang entre les règles, le dérèglement du cycle menstruel allant même jusqu’à l’absence de règles. Elle engendre des crampes dans la zone pelvienne (zone du bas-ventre) surtout avec l’implant à cuivre. Dans certains cas comme l’injectable la reprise de la fertilité pourrait prendre quelques mois après arrêt.
Le contraceptif le plus efficace
Selon la sage-femme Natacha Kouaho, lorsqu’ils sont utilisés correctement, les contraceptifs hormonaux (injectables, implants, DUI) sont une excellente méthode de contraception. Ils peuvent également être utilisés pour traiter certaines pathologies liées au cycle menstruel, telles que, la douleur intense et les crampes pendant les menstruations, les saignements menstruels abondants, les cycles menstruels irréguliers, l’acné, l’endométriose.
Comment choisir sa contraception
Plusieurs éléments entrent en ligne de compte en ce qui concerne le choix de la contraception. Le plus important est de comprendre le mode de fonctionnement de celle-ci et son adéquation avec ses critères de vie. Chaque forme de contraception convient à un type de femme ou couple.
Selon la sage-femme Estelle Kouadio, les méthodes mécaniques ou non hormonales conviennent aux jeunes filles, tandis que les méthodes hormonales sont plus adaptées aux femmes nourrices. La contraception définitive, quant à elle, correspond mieux aux couples qui ne désirent pas ou plus avoir des enfants.
La liste des méthodes contraceptives n’est pas exhaustive, il en existe encore plusieurs autres. Il est préférable de se référer à un gynécologue ou une sage-femme avant de faire son choix.
Madjara GNAMBA