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mardi 22 octobre 2024
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Cancer du sein: Des survivantes en parlent

La Côte d’Ivoire enregistre, chaque année, 3 306 nouveaux cas du cancer du sein et 1 785 décès, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Des survivantes du cancer du sein qui incarnent l’espoir et la résilience ont raconté leur combat contre le cancer à Le TamTam Parleur.

« J’ai connu deux cancers, celui du sein et deux ans après, celui des poumons. Par la grâce de Dieu, j’ai pu m’en sortir », raconte Awa Traoré épouse Sinatra, mariée et mère de 04 enfants. Elle a été diagnostiquée à un stade avancé de la maladie. D’une voix tremblante et émue, elle revient sur ces moments douloureux, avant d’ajouter qu’elle fut terrifiée, après le diagnostic de son cancer du sein au stade 4, c’est-à-dire pratiquement en phase terminale. « J’ai dû brader mes biens les plus précieux tels que des bijoux en or, des pagnes de grande qualité, etc. pour payer mes traitements », confie-t-elle. Elle explique que les traitements, très lourds et difficiles à supporter, l’ont fait passer par des moments de doute. Selon notre interlocutrice, le seul réconfort fut le soutien de sa famille. « Avec l’aide de Dieu, de mon conjoint et celle de mes proches, j’ai pu surmonter les cancers », souligne madame Sinatra.

Sur le chemin de la guérison, Awa Traoré dit avoir subi des traitements divers dont huit (8) chimiothérapies, l’ablation du sein et la radiothérapie à Abidjan. Selon elle, la Côte d’Ivoire dispose de plateaux techniques adaptés pour venir à bout de toutes sortes de cancers. Aujourd’hui, selon elle, selon le stade du cancer du sein, le coût du traitement varie entre 150 000 FCFA et plusieurs millions de FCFA.

“J’ai opté pour l’ablation des seins”

Justine Bisseu, 35 ans et mère de deux enfants, est une autre survivante. Elle dit n’avoir pas tergiversé, après son diagnostic positif de l’examen du cancer du sein. « J’ai opté pour une ablation des seins avec l’accord de mes parents », avance-t-elle. Cette dernière n’a donc pas eu besoin de la chimiothérapie. Elle est convaincue que les traitements contre le cancer du sein, tels que la chimiothérapie et la radiothérapie, entraînent des effets dévastateurs sur l’apparence physique des patientes. « Après l’ablation des seins, j’ai mis des implants, mais je n’assumais pas tout, au début. J’ai fini par m’y habituer », explique Dame Justine. Quant à Dame Sinatra, elle n’a presque pas supporté de voir ses cheveux tomber : « ça été un coup dur pour moi, psychologiquement c’était intenable. Même après la chimio, je perdais encore mes cheveux. »

L’action des survivantes contre le cancer du sein

Aujourd’hui, les survivantes du cancer contribuent à créer une société plus informée et solidaire, capable de soutenir toutes les femmes touchées par cette maladie. Nadiya Saheb, chroniqueuse télé et survivante récente du cancer du sein, a produit un film documentaire intitulé Voyage au cœur de la vie : ma lutte contre le cancer, qui met en lumière son combat contre le cancer du sein.

Le nombre des survivants du cancer en hausse

En 2022, l’étude d’impact du Centre National d’Oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO), après trois ans de fonctionnement, indiquait « avoir réduit de 25% le risque de décès par cancer du sein », a révélé, dans une déclaration rapportée par le Centre d’Information et de Communication Gouvernementale (CICG), le 06 octobre 2024, le professeur Judith Didi-Kouko Coulibaly, directrice générale du CNRAO.

La politique de lutte contre le cancer de sein

Le gouvernement ivoirien a instauré le Programme national de lutte contre le cancer dont le ministère de la Santé est chargé de coordonner toutes les actions. Ce programme s’occupe des questions concernant la radiologie, la biologie, l’anatomie pathologique et la médecine nucléaire. À cela s’ajoutent les services de traitement du cancer, tels que la gynécologie obstétrique pour la chirurgie des cancers du sein et les services de cancérologie des CHU de Treichville et de Bouaké.

Par ailleurs, l’Etat a mis en place la gratuité de certains médicaments anticancéreux, dans les hôpitaux publics, pour des coûts pouvant varier de 1,5 million à 4,2 millions de FCFA par séance de chimiothérapie, ainsi que des traitements administrés tous les 14 ou 21 jours, selon la pathologie, pendant au moins un an.

Rappelons qu’en Côte d’Ivoire, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent. Il représente 19 % de l’ensemble des cas de cancer.

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