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samedi 15 février 2025
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Burkina Faso : Ibrahim Traoré se débarrasse de ses faucons

Le nouveau gouvernement nommé ce dimanche 8 octobre était des plus inattendus. D’après de nombreux analystes, surpris par ces évènements, il y a bien une motivation cachée car rien ne laissait présager du limogeage, le vendredi 6 décembre 2024, du désormais ex-premier ministre Kyelem Apollinaire de Tambèla, tout comme de la mise à l’écart de Bassolma Bazié – ministre de la fonction publique. Le départ du général Kassoum Coulibaly, ministre de la Défense et des anciens combattants est tout aussi surprenant.

Les trois personnalités ont été au cours des deux années les têtes de pont du régime, n’hésitant pas à aller au charbon et à défendre bec et ongle la gouvernance d’Ibrahim Traoré.
Les analystes pensent que leur éviction du gouvernement est motivé par une volonté du capitaine Traoré de redorer l’image de son régime qui s’est beaucoup écornée. Il aurait ainsi donc choisi de se débarrasser de personnalités controversées qui jouaient le rôle de faucons, passées maîtres du discours radical clivant. Une façon, pour le chef de la junte, affirment certains observateurs, de se séparer de « bois morts » devenus encombrants.
Plusieurs experts soutiennent, par ailleurs, que la nomination du premier ministre, le journaliste Emmanuel Rimtalba Ouédraogo, précédemment ministre de la culture, de la communication et porte-parole du gouvernement, beaucoup plus jeune (44 ans) et sans grande expérience, pourrait traduire cette volonté de donner un air de jouvence au régime.
En tout cas, selon les analystes burkinabés contactés par Le Tamtam Parleur, dont les identités ne sont pas dévoilées pour raison de sécurité, les trois fortes têtes n’ont pas été éjectés de l’exécutif pour une quelconque absence de résultats. D’après ces observateurs, si le pays reste encore sous l’emprise des terroristes qui multiplient les attaques et provoquent des dizaines de morts chaque jour, ce bilan est imputables à Ibrahim Traoré, en premier, et aux membres de la junte qui a pris le pouvoir par les armes, en jurant de sécuriser les populations sur l’ensemble du territoire national «dans un délai de six mois».
Il faut noter que l’ancien syndicaliste Bassolma Bazié, ex-ministre de la fonction publique avait été ministre sous la première transition conduite par le Lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba. Ayant rejoint les rangs des auteurs du putsch de fin septembre 2022, Bassolma et l’ex-premier ministre Kyelem de Tambela, étaient devenus les porte-étendards de la rhétorique populiste, anti-impérialiste et souverainiste de cette transition. Le ministre de la Défense et des anciens combattants, le général Kassoum Coulibaly, quant à lui, avait souvent été présenté dans l’opinion comme un oncle du président Traoré.

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