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lundi 16 septembre 2024
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Autoroute de Grand-Bassam : Le péage qui divise

Les prix fixés par le Fonds d’Entretien Routier, au péage sur l’autoroute Abidjan-Grand Bassam ont créé une vive polémique depuis le vendredi 24 juin 2022. Les tarifs appliqués vont de 1.000 FCFA pour les véhicules de classe 1, dits véhicules légers, à 3500 FCFA pour les véhicules de classe 4 (poids lourd, autocars et véhicules à trois essieux). Suite à cette annonce, plusieurs automobilistes ont pris la décision d’utiliser l’ancienne voie qui reste ouverte, pour protester contre le coût élevé du péage sur l’autoroute. « Je vis à Grand-Bassam, non loin du péage. Je travaille à Abidjan Plateau. Si je dois débourser chaque jour 2000 FCFA, en un mois, c’est beaucoup. Je préfère emprunter l’ancienne route », se plaint D.K.

Dame Niamkey, habitant le quartier situé sur l’ancienne route de Bassam ne se sent pas concernée par le péage. Elle fait néanmoins remarquer que sur cette voie, « le flux de véhicule est plus important depuis la mise en service du péage » mais qu’il n’y a pas d’embouteillages. Paul Mensah, transitaire en fonction à Port-Bouët, trouve que le prix fixé est élevé. Il propose la somme de 500 FCFA pour les petits véhicules ».

Le Syndicat des transporteurs appelle au dialogue

Le syndicat des transporteurs d’Abidjan-sud Comoé, qui regroupe les chauffeurs de la ligne reliant Abidjan aux villes de la région du sud Comoé (Grand Bassam, Bonoua, Adiaké, Assinie, Aboisso) temporise pour l’instant. Pour Sanogo Issiaka, président de cette association, « il faut que l’Etat revoie le prix à la baisse ». « Abidjan-Bonoua, le tarif habituel est à 700 FCFA. Pour une voiture de 10 places, le chargement fait 7.000 FCFA. Le prix du gasoil pour faire le trajet est de 6.000 FCFA. Quand vous faites tous les calculs, il reste 1.000 FCFA. Et il nous faut ajouter 500 FCFA pour payer le péage. Vous voyez que c’est trop », explique Sanogo Issiaka

Grève, augmentation de tarifs : rien n’arrivera

Pour les membres de ce syndicat, la seule alternative pour pallier au manque à gagner, reste l’augmentation du tarif. « Mais nous sommes en période d’observation. Bien que l’ancienne voie soit ouverte », affirme le syndicaliste. Par ailleurs, il a souligné qu’en tant que transporteur, la grève ne leur apportera pas grand-chose. « Plusieurs personnes estiment que nous allons faire un arrêt de travail. Mais non. Ça n’arrivera pas. Nous sommes plutôt ouverts au dialogue et nous attendons que l’Etat revoie le tarif à la baisse », a insisté Issiaka Sanogo.

Le FER explique ses tarifs

Selon plusieurs sources introduites au Fonds d’Entretien Routier (FER), la polémique autour de ce prix est « normale », car les passages à péage ne sont pas dans les habitudes des populations ivoiriennes. Un de nos interlocuteurs au FER explique que plusieurs raisons ont motivé le prix de ce péage. Il fait remarquer que le poste à péage de Grand-Bassam est né d’un projet de l’Union Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). Et cette autoroute est la première tranche du bitumage de l’autoroute Abidjan-Lagos. « Le facteur prix a tenu compte du niveau social de la population, mais aussi des objectifs du péage. Le gain de temps, la sécurité routière et l’entretien de la route », répond-il. « Le coût du péage a été étudié et analysé, et c’est le meilleur prix qu’on juge pouvoir facturer pour le passage en prenant en compte tous les facteurs », estime-t-il, exhortant les populations à intégrer dans leurs habitudes de déplacement « le volet commercialisation de la route ».

10.000 véhicules en moyenne par jour depuis l’ouverture

Selon les informations en notre possession, depuis son ouverture le vendredi 24 juin 2022, le péage enregistre autour de 10.000 passages de véhicules par jour. Les véhicules de classe 1 dits légers sont en tête, suivi des camions à deux et trois essieux. L’ancienne route de Bassam, quant à elle, enregistre 17.000 passages en moyenne, à la même période. Il faut souligner que l’ouverture à blanc le 15 avril 2022 du péage a servi de phase d’essai des automatistes. Et à cette période, le passage journalier était de 16 000 passages en moyenne.

Sécurité routière

« En ce qui concerne la sécurité routière, le péage dispose d’un centre de contrôle de l’ensemble des péages gérés par le Fonds d’Entretien Routier. Un poste de gendarmerie qui se charge de la sécurité auto routière, un poste de sapeurs-pompiers, des patrouilleurs qui sillonnent dans les deux sens du trajet pour apporter assistance de première nécessité aux véhicules en panne », a indiqué notre interlocuteur. Il ajoute que deux types d’entretien (courant et périodique) sont appliqués sur la voie. « Il s’agit de l’entretien courant qui sert à « débroussailler les abords de l’autoroute, à rafraîchir les marquages de signalisation au sol, au remplacement des glissières endommagées et à la signalisation verticale. L’entretien périodique qui se fait tous les 6 ans, consiste à renforcer les couches de bitumes, et cela engage énormément de coût », a-t-il détaillé.  

Sandra KOHET

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