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mardi 8 octobre 2024
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Boissons sucrées: Attention aux maladies du foie

Incriminées dans de nombreuses pathologies du foie, dans les cas d’obésité, de diabète, et de maladies cardiovasculaires, les boissons sucrées doivent être consommées avec modération. Faisons le point des risques d’atteintes hépatiques liées à la consommation de sodas et jus de fruits artificiels.

Les boissons contenant des sucres ajoutés exposent les consommateurs réguliers à un surrisque – un risque supplémentaire –  de cancer du foie. Et plus globalement, selon les médecins, elles augmentent la mortalité due aux maladies chroniques du foie.

Des chercheurs américains du Brigham and Women’s Hospital and Harvard Medical School in Boston, dans le Massachusetts, ont mené une expérience sur 98.789 femmes ménopausées, pendant plus de deux décennies. Et leurs résultats, cités par le site  https://destinationsante.com sont édifiants. « Celles qui consommaient une ou plusieurs boissons sucrées par jour avaient 18% de risque de développer un cancer du foie, contre 10,3% chez celles qui consommaient trois portions ou moins de boissons sucrées par mois », résume le Pr Xuehong Zhang, principal auteur de l’étude. Une incidence de ce fait bien moindre dès lors que la consommation de boissons sucrées reste modérée. Autre donnée de l’étude : la mortalité des grandes buveuses de sodas était de 17,7 pour 100.000 femmes par an, contre 7,1 pour 100.000 chez les femmes peu adeptes de ces boissons sucrées.

Facteurs explicatifs

Les chercheurs citent, parmi les facteurs d’explication, une alimentation sucrée qui constitue un facteur de risque d’excès pondéral, lui-même impliqué dans la surexposition au risque de cancer. « La graisse est en effet connue pour favoriser l’apparition de lésions tumorales. Ainsi, à l’échelle mondiale, 3,6% des nouveaux cas de cancers diagnostiqués chez les plus de trente ans trouvent leur origine dans un surpoids ou une obésité », expliquent-ils. 

Par ailleurs, les édulcorants comme l’aspartame, ajoutés dans les boissons industrielles light afin de conserver une saveur sucrée tout en diminuant l’apport calorique, sont aussi connues pour leurs propriétés cancérogènes. « Les tumeurs le plus souvent diagnostiquées chez les patients souffrant d’obésité (cancers digestifs, de reins, seins, col de l’utérus, ovaires…) étant les plus fréquemment rapportés chez les buveurs de sodas », indiquent les médecins. 

Enfin, à en croire les chercheurs américains, la surconsommation de sodas augmente le risque de souffrir d’une NASH, une maladie du soda, autrement appelée stéatose hépatique non alcoolique dans sa forme la plus avancée. « Lorsque les apports en sucres (et en gras) sont excessifs, un déséquilibre survient : un nombre important de graisses s’accumule sous forme de triglycérides dans le foie. Un phénomène inflammatoire s’ensuit. Au fil du temps, les cellules hépatiques se détruisent et le trouble peut s’aggraver en fibrose puis en cirrhose », font remarquer les spécialistes. 

Taxer le sucre pour inverser la tendance

Cette corrélation entre maladies hépatiques et boissons sucrées n’est pas nouvelle, puisque des études plus anciennes l’avaient démontré. Ainsi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), sur la base d’une étude qu’elle a diligentée, a appelé à la taxation des boissons sucrées. Ce qui permettrait, selon l’organisme onusien, de faire baisser la consommation des boissons sucrées et de faire reculer le nombre de cas d’obésité, de diabète de type 2, de caries dentaires, …

Ce rapport, intitulé Fiscal policies for Diet and Prevention of Noncommunicable Diseases – en français Politiques fiscales pour l’alimentation et la prévention des maladies non transmissibles – stipule que les politiques fiscales entraînant une augmentation de 20% au moins du prix de vente au détail des boissons sucrées conduiraient à une baisse proportionnelle de la consommation de ces produits. Ce qui aurait pour corollaire, une baisse de la consommation de boissons sucrées et par voie de conséquence, une réduction de l’apport en « sucres libres ». Il faut noter que l’expression « sucres libres » désigne les monosaccharides (tels que le glucose et le fructose) et les disaccharides (tels que le saccharose, ou sucre de table) ajoutés aux aliments et aux boissons par les fabricants, les cuisiniers ou les consommateurs, ainsi que les sucres naturellement présents dans le miel, les sirops, les jus de fruits et les jus de fruits à base de concentré.

Selon  Dr Douglas Bettcher, Directeur du Département Prévention des maladies non transmissibles de l’OMS, «la consommation de sucres libres, y compris de produits comme les boissons sucrées, est un facteur important de l’augmentation du nombre de cas d’obésité et de diabète dans le monde ». « Si les pouvoirs publics taxent les produits tels que les boissons sucrées, ils peuvent éviter des souffrances et sauver des vies. Ils peuvent aussi faire baisser les dépenses de santé et faire augmenter les recettes pour investir dans les services de santé », soutient-il. 

Le rapport signale, en sus, que certaines catégories de la population, dont les personnes qui disposent d’un faible revenu, les jeunes et ceux qui consomment souvent des aliments et des boissons mauvaises pour la santé, sont les plus sensibles à l’évolution des prix des boissons et des denrées alimentaires. Elles sont, de ce fait, à en croire le rapport, celles pour qui les bienfaits sur la santé seront les plus grands

M’Bah Aboubakar

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