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dimanche 6 octobre 2024
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Trouble digestif : Les astuces pour prévenir la colopathie

Plus de 80% d’Ivoiriens souffrent de la colopathie fonctionnelle, une affection dont la prévention constitue une préoccupation majeure pour la médecine.

Selon les spécialistes de la santé, aucun traitement ne permet de soigner la colopathie fonctionnelle. Certains médicaments peuvent, certes, soulager temporairement les symptômes, mais ils ne s’attaquent pas aux causes de la maladie. C’est pourquoi, en cas de crise de colopathie, desmédicaments peuvent être prescrits. Notamment des antispasmodiques (pour les contractions), des anti-diarrhéiques (en cas de diarrhée) ou des laxatifs (en cas de constipation). Le charbon actif peut parfois soulager les ballonnements ou les flatulences (gaz).

Cela étant, ces traitements ne peuvent pas être  pris en continu, sur le long terme. «Il existe des remèdes naturels contre les crises de colopathie. Il faut donc trouver des moyens naturels de soulager les symptômes, par exemple identifier les aliments qui déclenchent les crises, avoir une alimentation équilibrée et surtout essayer de réduire le stress et l’anxiété (par la méditation, la sophrologie ou la pratique d’une activité physique) », explique Dr Ahoussou Stéphane, médecin généraliste.

Le Syndrome de l’Intestin Irritable(SII), également appelé colopathie fonctionnelle ou côlon irritable, est un dysfonctionnement au niveau du tube digestif. En général, cela se caractérise par la présence de plusieurs symptômes comme des douleurs abdominales, la fatigue ou l’anxiété, des troubles urinaires, un trouble du transit (constipation et/ou diarrhée) et des ballonnements. La colopathie fonctionnelle nécessite une réelle hygiène de vie qui, lorsqu’elle est respectée, a une véritable influence sur son évolution. 

Les causes de la maladie

Les causes de la colopathie ne sont pas précisément connues. Il existe, en revanche, des facteurs de risques,c’est-à-dire des éléments déclencheurs qui peuvent favoriser la survenue de la maladie. «C’est important de mettre l’accent sur les facteurs de risques. Il ya d’abord les facteurs environnementaux. Ceux qui ont des infections digestives à répétitionou la fièvre typhoïde y sont exposés. Les facteurs psychologiques ou problèmes socio affectifs tels que le chagrin d’amour,le deuil, le stress,agressions,etc. sont à noter.  Les femmes sont plus touchées par ce trouble digestif car elles sont plus émotives, surtout au niveau des facteurs psychologiques qu’elles peuvent gérer difficilement, avant de s’en remettre », détailleAhoussouStéphane.

Les conséquences de ce mal surla qualité de vie 

Au niveau des conséquences, il n’y a pas de complications à long terme, maisdes études montrent que ceux qui souffrent des formes sévères ont parfois des troubles dépressifs liés à l’isolement et à la diminution de la qualité de vie. 

«J’ai contracté cette maladie en 2018, pendant que je préparais mon baccalauréat. Vu le stress que j’avais, le médecin m’a dit que cela pourrait être dû à cette maladie. Les douleurs étaient atroces ; j’étais toujours constipée et ballonnée, donc j’allais difficilement en cours. J’ai même fait une dépression et j’ai failli me suicider. Mais avec les conseils de mon nutritionniste, j’évite beaucoup le lait car cela est un facteur clé de mes douleurs », indique une malade.

« Dans le tube digestif, on a ce qu’on appelle le microbiote qui est une bactérie utile pour l’organisme, qui décompose les aliments. Alors, si l’individu a pour habitude de consommer de plus en plus de lait, cela peut favoriser une fermentation dans le tube digestif. Du coup, les douleurs reviennent, en provoquant des flatulences », explique un médecin. 

Comment vivre avec cette maladie ?

Bien comprendre le problème fait partie aussi du traitement et du suivi. Pour les colopathes, ils doivent nécessairement faire attention à leur hygiène de vie.Cependant des méthodes visant à calmer les moments de crise existent. « Les traitements anti spasmodiques et anti diarrhéiques ou des laxatifs peuvent être prescrits pour apaiser la douleur car c’est très douloureux. Cela entraîne un sentiment d’inconfort. Du coup, quand je me sens stressé et que j’ai une douleur au ventre, je fais des séances de méditation et le sport », témoigne Daouda, souffrant de cette maladie depuis six ans.

En effet, pour ne pas irriter la muqueuse colique et à l’effet d’apaiser durablement la douleur, il est recommandé aux malades de modifier leur régime alimentaire. D’où l’intérêt de faire intervenirun nutritionniste ou un diététicien. « Le patient se rend d’abord chez un médecin généraliste et quand celui-ci est déclaré colopathe, après avoir été soumis à des analyses, le médecin lui recommandera de prendre rendez-vous avec un nutritionniste. Avant d’établir un régime, nous faisons un historique alimentaire du patient, c’est-à-dire savoir ce qu’il a mangé, et qui peut être à l’origine des douleurs au ventre ou à l’abdomen, afin de mieux adapter son régime. A notre niveau, on fait également ce que nous appelons le rééquilibrage alimentaire qui consiste àdonner de nouvelleshabitudesalimentaires au patient », explique Dr Joël Kouacou, nutritionniste-diététicien. 

Comme pour certaines maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension, les hépatites, etc. Nécessitant un régime alimentaire à suivre, le patient souffrant de la colopathie est soumis à une alimentation spéciale. « Pour mieux vivre avec cette maladie, il faut respecter les conseils du nutritionniste. Pour les personnes atteintes de la colopathie, il faut éviter ou modérer les plats gras et trop épicés, les légumes secs, les boissons gazeuses, l’alcool, le café, le haricot, le lait et les aliments lourds tels que le foutou,l’attiéké, le foufou (Ndlr : des mets ivoiriens à base de manioc et de banane). Un élément à ne pas négliger, c’est de manger lentement, de bien mastiquer les aliments, de respecter les heures du repas. Il faut surtout éviter de manger après 20 heures etil faut pratiquer une activité physique régulière », ajoute-t-il.A l’en croire, les personnes qui ont une colopathie fonctionnelle ont des intestins plus sensibles. Ils ressentent plus péniblement des phénomènes pourtant naturels comme le ballonnement, les flatulences et les contractions de l’intestin.

Roxanne KONAN (stagiaire)    

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