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jeudi 19 septembre 2024
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Bras de fer/ Abidjan et Accra boycottent les industriels du cacao

La Côte d’Ivoire et le Ghana ont décidé de ne pas prendre part aux réunions de la Fondation Mondiale du Cacao pour protester contre le refus des industriels de payer des prix décents aux agriculteurs.

En protestation de la résistance à payer un prix décent aux agriculteurs des pays producteurs, la Côte d’Ivoire et le Ghana, membres de l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana (ICCIG), ont renoncé aux réunions de la Fondation Mondiale du Cacao sur le partenariat tenues à Bruxelles, en Belgique, les 26 et 27 octobre 2022.

En effet, le Directeur Général du Conseil Café Cacao de Côte d’Ivoire, Yves Brahima Koné, le  Directeur Général du Cocobod ghanéen, Joseph Boahen Aidoo, ainsi que les ministres, ivoirien des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba, et ghanéen des Territoires et des Ressources Naturelles, Samuel Abu Jinapor, n’ont pas effectué le déplacement dans la capitale belge. 

Dans un communiqué publié le 25 octobre 2022,  le Secrétaire Exécutif de l’ICCIG, Alex Assanvo, indique que le boycott de la réunion de Bruxelles vise à attirer l’attention des acteurs politiques européens sur « le non respect entier des engagements de l’industrie du cacao et du chocolat », en ce qui concerne l’intégration d’une prime de 400 dollars par tonne à l’achat des fèves, qui permettrait d’augmenter le prix d’achat aux planteurs.

Par son action de ne pas prendre part aux réunions de la Fondation Mondiale du Cacao, l’ICCIG entend dénoncer le fait que les producteurs ne sont pas toujours rémunérés à la hauteur de leur dur labeur. « Les planteurs méritent d’être mieux payés. On ne peut pas accepter les manœuvres en cours », a confié Yves Brahima Koné à nos confrères de Jeune Afrique.

Pourtant, selon différentes études, si le marché mondial du chocolat génère annuellement, plus de 100 milliards de dollars (66 mille milliards FCFA), l’agriculteur ne perçoit que 6% (3 mille 954 milliards FCFA) de cette importante manne financière. La Côte d’Ivoire et le Ghana, qui représentent 60% de la production mondiale, ont donc décidé il y a quelques années de faire plus profiter leurs agriculteurs à travers l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire- Ghana. 

Pour faire bouger les choses, l’ICCIG prévoit désormais de se concentrer sur la mise en œuvre de mesures visant à garantir un meilleur prix aux producteurs. « Le partenariat que nous devons forger ensemble est celui du respect mutuel de nos engagements à lutter pour sortir de la pauvreté les millions de petits producteurs de Côte d’Ivoire et du Ghana et ceux du Nigeria et du Cameroun à l’avenir », deux pays producteurs qui viennent de rejoindre l’initiative, explique le communiqué publié récemment par l’Initiative.

« La Côte d’Ivoire entend durcir le ton face à ses partenaires commerciaux », a déclaré le ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, dans une note d’information de la Direction de la communication de la Présidence de la République ivoirienne.

La Plateforme ivoirienne pour le cacao et la Ghana civil-society cocoa platform (GCCP, Plateforme de la société civile ghanéenne pour le cacao), ainsi que diverses organisations professionnelles des producteurs estiment  qu’il est plus que nécessaire de faire « du prix une priorité dans la discussion sur la durabilité du cacao en tant que question de justice sociale ». Cette déclaration a été publiée à la suite du communiqué de l’ICCIG annonçant le boycott de toutes les réunions de la Fondation Mondiale du Cacao.

En 1970, les producteurs du cacao touchaient 50% d’une barre de chocolat. En 1980, ils n’obtenaient  que de 16%, soit 10 points de plus que le pourcentage actuel (6%).

Marina KOUAKOU 

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