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dimanche 7 décembre 2025
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Soudeur industriel, trader, aiguilleur… Ces métiers méconnus des Ivoiriens

Soudeur industriel, aiguilleur du ciel, trader, sont des métiers à forte valeur ajoutée mais méconnus des Ivoiriens. Derrière ces appellations techniques se cachent des compétences rares et des opportunités insoupçonnées.

« Le soudeur est chargé d’assembler des pièces métalliques (acier, aluminium, inox, etc.) en utilisant différentes techniques de soudure ». C’est ce que nous fait savoir Achi Achi Patrick, soudeur industriel depuis plus de dix ans. Il a expliqué à Le Tamtam Parleur ces techniques de soudure parmi lesquelles la soudure à l’arc. Celle que nous voyons en bordure de route. Il y a la soudure au plasma, qui est la soudure de haute précision utilisée dans l’industrie alimentaire à l’aide de l’inox, et la soudure sous-marine. Selon Achi Achi, sans la soudure sous-marine, on ne peut pas transporter le pétrole sous la mer. « Le soudeur industriel intervient à plus de 50% dans la construction de ponts, bâtiments, pipelines et charpentes métalliques », fait savoir notre interlocuteur. Pour lui, le soudeur industriel joue un rôle essentiel dans le développement des secteurs-clés de l’économie ivoirienne, notamment le BTP, l’énergie, la métallurgie, la construction navale, les mines et les infrastructures pétrolières et gazières.

Le métier de soudeur exige une formation professionnelle spécialisée, souvent dispensée par des centres techniques comme l’INPHB ou le Centre de formation professionnelle de Yopougon ou Bouaké. À la question de savoir si ce métier est rémunérateur, notre interlocuteur rassure : « Un seul contrat d’un soudeur sous-marin peut me permettre de vivre pendant cinq ans. ». Invité sur un plateau de télé, M. Touré, soudeur, avait lâché : « Un soudeur qui accepte d’être payé à 700 000 de francs CFA  par mois est paresseux. Sinon, un soudeur peut avoir un salaire jusqu’à 2 millions de F.CFA.» Si les soudeurs industriels sont sollicités par les raffineries comme la SIR, les usines agroalimentaires et cimenteries et autres chantiers navals et portuaires, il en est de même pour les aiguilleurs du ciel, sans qui aucun décollage ou atterrissage d’aeronefs n’est possible.

L’aiguilleur du ciel, métronome de l’espace aérien

Le contrôleur aérien, il veille à éviter toute collision entre les avions, aussi bien en vol qu’au sol. Il s’assure que chaque appareil respecte une distance de sécurité verticale et horizontale suffisante. En clair, il “orchestre” le ciel pour que tous les avions circulent sans risque. C’est visiblement à cause de cette extrême exigence que le président de l’Association professionnelle des contrôleurs aériens ou aiguilleurs du ciel, Soungalo Cissé, a confié que le contrôleur aérien doit justifier d’une parfaite santé. Ce qui nécessite une batterie d’examens médicaux à effectuer tous les deux ans pour les contrôleurs aériens âgés de moins de 40 ans. Pour les agents âgés de plus de 40 ans, ils sont soumis à ces examens chaque année. Ces contrôles médicaux permettent de s’assurer que le contrôleur aérien est capable de gérer le flux de trafic qui sera sous sa responsabilité. Selon Moussa Konaté, contrôleur aérien qui s’était confié lors d’un reportage de nos confrères de 7 info, pour devenir contrôleur aérien, il faut avoir un diplôme technique ou scientifique du niveau BAC+2. C’est seulement après avoir été admis à ce concours qu’on est envoyé à l’École africaine de la météorologie et de l’aviation civile (EAMAC), à Niamey au Niger. L’AEMAC est une des trois écoles de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA).

Sur les aptitudes, le contrôleur aérien doit avoir un niveau élevé d’anglais, langue de l’aéronautique. « L’ensemble des conversations que nous avons sont en anglais (…) C’est une exigence pour les pilotes et contrôleurs aériens de maintenir leur niveau élevé d’anglais pour pouvoir garder leur licence », fait savoir Anicet Koffi, lui aussi contrôleur aérien. De la tour de contrôle aux salles de marchés financiers, la vigilance reste la même : ici ou là, une seconde d’inattention peut tout changer. 

Trader : entre prise de risque et maîtrise des marchés financiers

Le mot « trader » vient de l’anglais « to trade », qui signifie troquer ou commercer. Un trader est donc « une personne qui achète et vend des produits financiers (comme des actions, des devises…) dans le but de réaliser un profit ». C’est la définition que nous a partagée Dieudonné Sabalé, trader professionnel. Selon lui, cela sous-entend qu’après une formation obligatoire, il faut avoir un compte de trading qui est déjà alimenté, avant d’aller sur les marchés financiers. Sur les revenus que génère ce métier, le formateur en trading explique qu’un trader peut faire un bénéfice de plus d’un million de francs CFA en un mois de trading. « Il y a des profits plus énormes », fait-il remarquer. Il précise également que le trader doit être capable de supporter les pertes sans paniquer parce qu’on y gagne et on y perd.

La finance, la banque, l’économie…des disciplines qui mènent au trading

Dans ce secteur, il existe deux types de traders. Les traders de salle de marché qui travaillent pour des banques, sociétés d’investissement ou compagnies d’assurance. Leur rôle est de gérer l’argent de leurs clients ou de leur entreprise en vue de le faire fructifier. Le second type de traders, ce sont les indépendants (ou particuliers) qui travaillent pour leur propre compte, souvent depuis un ordinateur connecté à Internet, en utilisant des plateformes de trading en ligne, comme MetaTrader, eToro, Binance, etc. Selon ce trader indépendant, pour exercer le métier, certains domaines d’études sont particulièrement recommandés : la finance, la banque, l’économie, la comptabilité, les mathématiques appliquées ou statistiques. Pour Dieudonné Sabalé, en plus de la formation, le trader doit avoir le sang-froid et la discipline mentale, l’esprit analytique et logique, la bonne gestion du temps et du stress, la patience et la rigueur dans la prise de décision.

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