Appelée « koko » dans le jargon ivoirien, la crise hémorroïdaire demeure un problème de santé publique en Côte d’Ivoire, tant la pathologie reste difficile à soigner.
Une année de traitement. C’est le temps qu’il a fallu à Eric K pour se débarrasser d’une intense crise hémorroïdaire. En 2021, le jeune homme a d’abord souffert d’une constipation chronique. Elle a duré cinq longs jours. « Le sixième jour, quand je suis allé aux selles, j’ai remarqué des saignements au niveau de mon anus. Il y avait également une boule. Au fil du temps, rien ne s’améliorait. A cela s’ajoutait le manque d’appétit », se souvient-il. Voyant sa santé se dégrader, Eric, a été consulter un médecin. « J’ai pu recouvrer la santé cette année, grâce à ce dernier. Tout va bien aujourd’hui », se réjouit le jeune homme qui n’est toujours pas épargné par des crises passagères. Il fait cependant attention à son alimentation pour les prévenir au minimum.
Comment en guérir
La crise hémorroïdaire appelée encore maladie hémorroïdaire survient, lorsqu’il y a un trouble de la circulation, au niveau des artères et des veines présentes à l’intérieur et à l’extérieur du canal anal. Elle se manifeste avant tout par la constipation, comme l’a ressenti Eric. « Dans ce cas, il faut tout simplement éviter les féculents, types pâtes et riz blanc, pain blanc, mais aussi les bananes, les carottes, les plats gras ou épicés », conseille Dr Koffi Kouadio Fédéric Constant, médecin généraliste et interne des hôpitaux. Selon le praticien, « la constipation est la première cause des crises d’hémorroïdes car les efforts de poussées à la selle provoquent la dilatation des veines ». La cause des crises n’est autre que la consommation de certains aliments non adaptés (notamment alcool, café) et du manque de pratique sportive. « Il faut adapter l’alimentation pour favoriser l’envie d’aller à la selle et limiter les efforts. Il est préférable de ne pas se forcer à la défécation et de revenir plus tard si vous éprouvez des difficultés. Manger plus de fruits et de légumes, des céréales complètes et de légumineuses », recommande vivement le médecin.
Trois types de traitement
Poursuivant, le médecin révèle trois types de traitements pour venir à bout de la crise hémorroïdaire. Il s’agit notamment des traitements médical, instrumental et chirurgical. A l’en croire, le traitement médical est le traitement de première intention. Il vise à soulager les premiers symptômes et à prévenir les récidives. « C’est un traitement qui est symptomatique c’est-à-dire un traitement qui consiste à traiter les signes qui sont associés à la maladie hémorroïdaire. Si la maladie n’est pas à un stade avancé le médecin va prescrire des médicaments pour ralentir l’évolution de la maladie ou pour tonifier les veines afin de réduire leur calibre », détaille-t-il. Pour le médecin, ce traitement est utilisé, lorsque la maladie est au premier ou deuxième degré. En ce qui concerne le traitement instrumental, il se fait sous deux formes : la photo coagulation à infrarouge et les ligatures élastiques. « Le principe commun consiste à provoquer une fibrose cicatricielle qui fixe la muqueuse au plan profond et réduit la vascularisons », fait savoir le docteur.
Le médecin poursuit, en indiquant que ce traitement peut requérir l’utilisation de matériel adéquat pour entamer la ligature de ces veines qui sont « dilatées » ou encore « rejetées ». « On utilise cette méthode, lorsque le traitement médical n’a pas donné quelques choses ou n’a pas bien évolué », ajoute-t-il.
Quant au dernier traitement, qui est chirurgical, il s’impose, soutient-il, lorsqu’il y a un échec du traitement médical et instrumental ». « Le traitement chirurgical peut consister à ligaturer ces veines hémorroïdaires ou encore faire une hémorroïdectomie, c’est-à-dire une opération qui consiste à enlever les vaisseaux qui se sont dilatés », précise Dr Koffi. Il ajoute que ce traitement intervient, quand la maladie est à sa phase ultime.
Marus KONE
