Un rapport de la Banque mondiale de 2021, cité par le magazine ecofin, révèle que le streaming musical va générer quatre à cinq fois plus de revenus en 2025 sur le continent africain. Il atteindra 493 millions de dollars contre 271 millions de dollars en 2020.
À l’ère du digital, les supports traditionnels de musique tels que disques, CD ou clés USB font place au streaming (les écoutes musicales) et au visionnage via les plateformes numériques dont la monétisation génère beaucoup de revenus pour les artistes. Le rappeur ivoirien Didi B, qui cumule plus de 218 millions de vues sur YouTube, engrange des revenus mensuels estimés entre 7 735 000 FCFA et 24 895 000 FCFA (Youtubers.me). Roselyne Layo a totalisé sur 18 mois plus de 25 millions de streams réalisés sur plusieurs plateformes avec son album « Elus de Dieu ». Elle aurait perçu entre 8 à 25 millions de FCFA (www.rti.info). La part du PIB ivoirien du streaming musical n’est pas déterminée. Cependant, le secteur de la musique, de l’audiovisuel et des médias génère environ 1,6 milliard FCFA par an et crée près de 1250 emplois, relate le site www.musicinafrica.net.
Canaux digitaux et gains générés
Les nouvelles stratégies du marché musical basculent vers la distribution des contenus au moyen de canaux digitaux donnant accès aux consommateurs. Il s’agit notamment de Distrokid ou iMusician pour accéder aux plateformes mondiales comme Spotify, Apple Music, Boomplay et Audiomack (populaires en Afrique de l’Ouest), ou encore Amazon Music, Deezer et la plateforme ivoirienne AbidjanShow Music. Sur Spotify, 1 stream rapporte 0,0028 euro soit 1,82 FCFA et un million de streams rapportent environ 1 279 362 FCFA selon digitalmag.ci. La répartition des revenus générés est de 70% pour les ayants-droits et 30% à Spotify, indique la société Ditto Music sur son site dittomusic.com. Boomplay, beaucoup populaire en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire et au Nigéria, offre pour 1000 streams entre 600 et 1200 FCFA. Tandis que sur YouTube 1 stream rapporte 0,0014 euro soit 0,91 FCFA dont un gain moyen pour 1000 vues de 910 à 3000 FCFA (Ditto music). Il faut préciser qu’avec YouTube, pour maximiser les gains, le type de contenu et l’origine géographique de l’audience sont des facteurs déterminants.
Pour commercialiser sa musique sur le marché digital
Il faut prendre soins de choisir la plateforme ou le canal adéquat et faire une demande de la monétisation. Ainsi, pour le marché du streaming, il faut se diriger vers Spotify, Boomplay, Audiomack et Apple music. Pour vendre des vues, c’est sur YouTube qu’il faut distribuer sa musique, en activant le code content ID+pub pour avoir l’accès. Les règles marchandes sont que 1 stream est égal à 1 écoute de 30 secondes minimum ; et 1 vue est égale à 1 visionnage vidéo pendant au moins 30 secondes. Il y a aussi la vente directe qui se fait par mobile money pour les fichiers mp3, les albums etc., ainsi que les showcases en ligne (live payants via Facebook ou YouTube).
Comment vendre sur le digital ?
Les artistes devraient publier de façon régulière clips, stories, réels, visuels et teasers professionnels sur Instagram, Tik Tok, YouTube, Facebook, Groover Africa/ Play Afrique. Ils devraient aussi utiliser du Mailchimp/brevo pour les newsletters ; meta ads/tik tok ads pour les publicités ciblées ; utiliser Linktree/beacons pour regrouper tous les liens spotify, clips, merch, etc. De plus, ils devront organiser des challenges tik tok ; lancer une campagne de pré-save spotify ; contacter des curateurs de playslists comme submithub, groover ; créer une fanbase des communautés fermées sur WhatsApp, discord ou patreon. En outre, il leur faudra diversifier les plateformes en utilisant des agrégateurs comme Distrokid ou Tunecore qui permettent de distribuer sur plusieurs plateformes à la fois. Enfin, il faudra cibler une audience internationale, étant donné que les écoutes et les vues provenant des pays à fort CPM (coût pour mille impressions) rapportent plus de gains.