27 C
Abidjan
lundi 16 septembre 2024
AccueilINTERMali-Burkina: des faits de cannibalisme éclaboussent les deux armées

Mali-Burkina: des faits de cannibalisme éclaboussent les deux armées

Les chefs d’état-major des armées du Burkina et du Mali ont publié des communiqués condamnant des faits de cannibalisme dont sont suspectées leurs armées. Ces derniers jours, plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme militaire appartenant à ces deux pays en train de dépecer des corps humains.

Le 24 juillet 2024, le Chef d’Etat-Major Général des Armées (CEMGA) du Burkina Faso, le général Célestin Simporé, a vigoureusement condamné dans un communiqué ces faits de cannibalisme, en les qualifiant d’«images insoutenables et d’une rare cruauté », après la diffusion des vidéos relatives à des scènes de cannibalisme compromettant l’armée. Selon le CEMGA, ces images sont de nature à « jeter le discrédit » sur la lutte héroïque des forces combattantes. La vidéo diffusée, le 22 juillet 2024, sur les réseaux sociaux, montrait des individus arborant la tenue militaire burkinabè, en train de mutiler un corps humain. Et les auteurs des faits macabres s’identifiaient, à haute voix, à visage découvert, comme étant des éléments du quinzième Bataillon d’Intervention Rapide de l’Unité Cobra (BIR 15 Cobra 2).
Au Mali, des vidéos similaires choquantes, postées le 16 et le 19 juillet 2024 sur les réseaux sociaux, laissaient voir des individus habillés en uniforme des Forces Armées Maliennes (Fama), en train d’éventrer un corps dans une première vidéo, et en train de cuire des parties humaines, selon les propres aveux des auteurs, dans une seconde vidéo.
Les États-majors généraux des armées du Mali et du Burkina ont rejeté ces pratiques, les qualifiant d’inhumaines et gravissimes, aux antipodes des valeurs gouvernant leurs armées. Les hiérarchies militaires ont, par ailleurs, promis de faire la lumière sur ces faits, afin d’appréhender leurs auteurs. « Les services compétents ont été mobilisés pour confirmer l’authenticité de la vidéo et identifier l’individu », précise le communiqué des Fama, le 16 juillet 2024. Ces vidéos d’horreur ont suscité une vive indignation des Burkinabè sur les réseaux sociaux. Celles-ci viennent renforcer ainsi les nombreuses suspicions portées contre l’armée burkinabè maintes fois accusée de commettre des massacres de civils dans le cadre d’opérations anti-terroristes. Une enquête du journal français Libération publié, le 17 juillet 2024, a révélé qu’entre le 27 avril et le 10 mai 2024, des militaires et des VDP auraient exécuté environ 400 civils, lors d’une mission de ravitaillement dans la région de l’Est.
L’ex-Premier ministre malien, Moussa Mara, face à ces actes de cannibalisme qui entachent l’image des Fama, a déclaré sur sa page Facebook que « La Guerre contre le terrorisme, aussi dure qu’elle soit, ne doit jamais justifier d’actions illégales de la part de l’Etat et de l’Armée ».

Articles Similaires
spot_img

Articles Populaires

commentaires recents