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dimanche 27 octobre 2024
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Le showbiz en deuil : L’Américain du rap ivoirien s’est éteint

Clap de fin pour Ange Romain Akou ! Le rappeur ivoirien, plus connu sous le nom de scène d’Angelo Dogba a tiré sa révérence le 25 janvier 2023 aux États-Unis où il vivait depuis plus d’une décennie. L’artiste présenté comme l’un des précurseurs du rap à la sauce locale aura marqué sa génération.

La signature d’Angelo dans le rap ivoirien reste une marque unique. Le natif de Blockhaus, village situé dans la commune de Cocody, a su imprimer une touche originale à cette musique venue du Bronx, aux États-Unis. Ainsi, les pieds enracinés dans son terroir atchan et la tête hissée dans le modernisme, il a su allier les rythmes chauds de son peuple aux sonorités du hip-hop. Le résultat de cette belle alchimie donnera un tube à succès baptisé « Dogba », qui s’imposera aux mélomanes comme un hit intemporel. Nous sommes en 1996 et l’artiste s’est appliqué à donner le tempo à l’underground. C’est en 1988 qu’Ange Romain crée son groupe de rap appelé Crazy B, avec sa bande de copains composée de Sky Larock et Chase Boogie. La mayonnaise va vite prendre. Le jeune faiseur de rythmes va attirer les bonnes grâces des animateurs et promoteurs de la musique rap de l’époque comme Yves Zogbo Junior et MC Claver. Il fera un duo avec ce dernier qui s’est éteint, le 15 décembre 2022, au Burkina Faso, son pays d’origine.

Angelo Dogba que ses fan appellent « Guerrier », allusion faite à sa tenue de scène en compagnie de ses compatriotes de la génération atchan Tchagba Dogba, parviendra à faire son trou, à cette époque dite du « printemps du rap ». D’autres rappeurs comme le regretté Almighty du « Ministère Authentik » ou Steezo de « La Flotte Impériale » seront les grosses têtes d’affiche de ces années florissantes, marquées par des clashes et attaques entre artistes, par médias et journaux interposés. Dans cette ambiance, le « Dogba » qu’Angelo présentera comme l’hymne de ralliement de toute une génération rythmera les pas de danse de la jeunesse. Qui ne se souvient de ce refrain viril : « Ladogba oyéée… », qui a été le cri de guerre de tant d’inconditionnels de la musique rap ?

Son   émigration à New York aura éloigné l’artiste de ses fans. Les autres bits créés entre temps par le rappeur comme « Ne baissez pas les bras » ou plus récemment « Beautiful Africa », quoique de belle facture ne connaîtront pas le succès de son premier album solo d’où est tiré son titre fétiche « Dogba ». La mort d’Angelo est un véritable chant du cygne qui dévaste le milieu du rap frappé par une série de décès. C’est la fin du groupe Crazy B dont l’artiste était le seul chanteur survivant. Il est inhumé à Blockhaus, village qui a perdu, le 25 décembre dernier, son autre illustre fils nommé Amerikin, un artiste pluriel. Ces deux natifs de Blockhaus étaient issus de la génération atchan Tchagba, de la catégorie Dogba. Une triste coïncidence !

Firmin YOHA

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