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lundi 8 décembre 2025
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Industrie du livre : les défis liés à la prolifération des maisons d’édition

La loi n° 2015 540 du 20 juillet 2015 a permis la libéralisation de l’industrie de livre en Côte d’Ivoire et a donné lieu à une prolifération des maisons d’édition. Officiellement, au moins une quarantaine est membre de l’Association des éditeurs ivoiriens (ASSEDI). Mais sur le terrain, elles sont une centaine exerçant dans le pays. Le boom de l’édition ivoirienne n’est pas seulement avantageux pour le secteur. Il est aussi un problème.

Le boom du secteur de l’édition s’accompagne, paradoxalement, de la baisse du niveau de la qualité de nombreuses œuvres produites. La conséquence à cela, c’est une tendance à l’appauvrissement de la littérature ivoirienne préjudiciable à sa compétitivité internationale, analyse l’écrivaine Mahoua S. Bakayoko. Les défis liés au boom de l’édition sont égrenés par beaucoup d’acteurs au nombre desquels Yves Kouakou, écrivain et commissaire général du MILA (Marché international du livre et des arts associés). Pour celui-ci, le manque de formation des éditeurs déteint sur la qualité du travail. « Les livres ivoiriens portent parfois des fautes d’orthographe et de grammaire », relève-t-il. Le phénomène est donc loin d’être un signe de vitalité pour le secteur de la littérature en Côte d’Ivoire.

« Il y a du bon et du moins bon »

Le commissaire général du SILA (Salon international du livre d’Abidjan), Anges Félix N’Dakpri, dans les colonnes du journal Le monde, le 20 juin 2023, a affirmé qu’il y a « du bon et du moins bon », remarquant que l’édition s’est démocratisée, mais la qualité n’a pas toujours suivi. Dans un entretien avec Le Tamtam Parleur, l’éditrice Régina Sandrine Djetté, directrice de RSD édition, a mentionné de nombreux inconvénients liés à la multiplication des maisons d’édition. Elle cite, entre autres, le manque de professionnalisme, avant d’expliquer que certains éditeurs ivoiriens négligent la présentation des livres, notamment les couvertures et les mises en page, tout comme les fautes de la langue. Toute chose qui, selon elle, nuirait à l’image du marché. Régina va plus loin, pour relever l’insuffisance de la régulation du marché, qui permet à des personnes sans qualifications de s’improviser éditeurs.  Pour plusieurs observateurs, malgré la pléthore des maisons d’édition, dans beaucoup de cas, c’est l’auteur qui doit encore financer les frais d’impression, de publication et de distribution, ce qui parait coûteux. Hélène Lobé, présidente de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire, déclare pour sa part que pour tout écrivain, trouver une maison d’édition est salutaire car être édité est son seul désir. Elle voit donc dans la multitude de maisons d’édition un avantage pour l’écrivain.

Une industrie du livre bien encadrée ?

En plus de la loi de 2015, l’industrie du livre est encadrée par le décret n° 2021 631 du 20 octobre 2021, fixant la liste des métiers du livre et déterminant les modalités de déclaration d’exercice de ces métiers. Quant au décret n° 2019 103 du 30 janvier 2019, il détermine la procédure, les conditions, les normes et barèmes d’acquisition de livres par les acheteurs institutionnels.

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