Le rôle de Chaka qu’il a campé avec brio dans la série « Invisibles » l’a projeté sur le devant de la scène, faisant d’Ali Cissé l’une des jeunes pousses les plus prometteuses du cinéma ivoirien.
C’est la série « Invisibles », réalisée par Alex Ogou et diffusée par la chaîne cryptée Canal+ qui l’a révélé. Et sa tronche, ingénue et déterminée, a tout de suite plu aux spectateurs. Il n’en fallait pas plus pour faire d’Ali Cissé – Chaka à l’écran – la coqueluche de cette série télé, véritable incursion dans le milieu des « microbes », ces enfants en conflit avec la loi.
Dans « Invisibles », Ali Cissé interprète Chaka, le protagoniste principal. Cadet d’Hadjara, fils de Cissé et de Khadidja, ami de Timo, membre de la bande de Kouess, fondateur et chef de la bande des « microbes » de Yopougon, ennemi de Kouess. Âgé de 13 ans dans le film, il joue à merveille et séduit par sa sérénité devant la caméra. Première expérience réussie, pourrait-on dire, puisque le jeune homme tiendra ensuite, avec brio, le rôle de « Moussa », un orphelin maltraité par « Anne-Marie » la femme de son oncle, dans la série « Les coups de la vie ». Ce rôle, qui a tenu presque tous les téléspectateurs et les amoureux du cinéma en haleine, est venu démontrer le talent du jeune l’acteur.
Expériences concluantes
A partir de ces expériences prometteuses se disputent en lui sa passion pour le football et l’école. Il choisira une troisième voie, celle offerte sans qu’il l’ait vraiment cherchée, le cinéma, sans pour autant tourner le dos définitivement au football. « Au départ, j’allais à l’école et je jouais au football qui est ma passion. Un jour, les équipes d’Alex Ogou sont venues me chercher pour tourner dans le film Invisibles », relate le jeune homme. Seulement, plutôt que d’avertir son formateur Michel Bendé ou de requérir sa bénédiction, avant coup, Ali Cissé choisit de « disparaître ». Purement et simplement. « Je n’avais jamais dit à mon coach que j’avais été choisi parmi les acteurs d’un film. J’avais disparu pendant près d’une année. À partir d’août 2017, après le tournoi Fitini foot, ici à Abobo, je ne venais plus aux séances d’entraînement de l’équipe. Je suis resté dans le silence et je partais au tournage du film. Quand j’ai fini, je suis revenu en août 2018. J’ai dit à mon coach que je voulais reprendre les entraînements. Je lui ai présenté mes excuses. Il ne savait rien de ce que j’avais fait pendant tout ce temps. J’avais peur de lui faire cette révélation. Ce n’est que lorsqu’il a vu mon image sur les affiches qu’il s’en est rendu compte», rappelle celui qui est devenu Chaka entre-temps.
Dès lors, son étoile commence à briller et ses camarades de jeu regardent d’un autre œil la star qui est en train de naître. « Après la diffusion du film, les choses ont pris une autre tournure car plusieurs personnes m’ont sollicité pour jouer des rôles, mais je voulais me concentrer sur mes études et ma carrière de footballeur », raconte-t-il. Amoureux du football, happé par le 7e art, Ali Cissé suit désormais sa voie et essaie de concilier les deux.
Le choix est vite fait
Loin des projecteurs, le jeune homme a quand même gardé la tête sur les épaules. Sans prise de tête. Ali, 17 ans, vit à Abobo Kennedy avec son père Cissé Mamoudou, commerçant et sa mère Koné Massandjé. Surnommée « Maman Microbes » parce qu’elle accueille dans son ONG « Vivre ensemble », des orphelins, des jeunes filles déscolarisées et des veuves, elle aide à la réinsertion sociale des enfants abandonnés à leur sort en leur consacrant son temps, son énergie et ses économies.
De lui, son formateur Michel Bendé – qui lui a pardonné entre temps sa fugue – dira le plus grand bien. «Il est venu au centre en 2015 par le biais d’un autre joueur. Il a ensuite passé le test de recrutement. Cela a marché. Et on l’a retenu. Pendant deux ans, il faisait continuellement sa formation… », relate-t-il. Et d’ajouter : « Le petit est un grand timide. Je m’étonne de le voir sur les écrans de télé et les panneaux de publicité. Il est naturellement très timide», précise-t-il.
Sacré premier prix de la catégorie « Révélation Talents » à la première édition des Life Choice Awards le 25 juillet 2022 à Abidjan, l’armoire à trophées d’Ali Cissé se garnit au fil du temps. A ce sujet, il adéjà été élu « Meilleur espoir africain série Tv » pour son rôle dans la série « Invisibles » aux Sotigui Awards 2019 et continuera, à coup sûr de faire montre de son talent. Pour le meilleur du cinéma ivoirien et africain. Celui qui incarne « Milel » dans la série télé « Le Futur est à nous », diffusée en ce moment sur Canal+, n’a pas encore fini de faire parler de lui.
M.A.
