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samedi 21 septembre 2024
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AES: Les juntes multiplient les tensions avec leurs voisins


Des tensions se sont multipliées entre les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (Burkina, Mali, Niger) et leurs voisins (Côte d’Ivoire, Bénin, Mauritanie et Algérie). Les militaires évoquent des menaces à la sécurité à leurs frontières.

Les frontières entre Niger et Bénin sont toujours fermées malgré des démarches des autorités béninoises. Lassées par l’attitude des Nigériens début mai 2024 le Bénin a bloqué l’embarquement du pétrole nigérien, à partir de la plateforme de Sèmè Kpodji. Le Premier ministre nigérien, Mahamane Lamine Zeine, a affirmé le 11 mai 2024, face à la presse, que les frontières avec le Bénin sont fermées pour des raisons de sécurité. Le chef du gouvernement de transition a déclaré disposer des preuves de l’existence de cinq bases françaises au Bénin qui abriteraient « des terroristes qui doivent venir déstabiliser » son pays. Des accusations démenties par M. Talon : « Prendre le Bénin comme pays ennemi et répandre qu’il a massé des troupes étrangères à ses frontières pour attaquer le Niger est totalement ridicule », a regretté le chef de l’Etat béninois. 

Difficiles relations ivoiro-burkinabè

Les relations Côte d’Ivoire – Burkina-Faso sont ombrageuses depuis l’arrivée au pouvoir du régime d’Ibrahim Traoré. Les ministres burkinabè et ivoirien de la Défense, général Kassoum Coulibaly et Téné Birahima Ouattara, se sont rencontrés le 19 avril 2024 à Niangoloko à la frontière  pour dissiper les nuages dans leurs relations. Mais le président burkinabè Ibrahim Traoré, le 26 avril 2024, sur la télévision nationale RTB, a accusé à nouveau la Côte d’ivoire de servir de base arrière pour ses ennemis : « Tous les déstabilisateurs du Burkina Faso sont là-bas, ils ne se cachent pas (…). À un moment donné, il faut arrêter l’hypocrisie, il faut dire la vérité : il y a un problème. » 

Tumulte diplomatique entre Mali, Mauritanie et Algérie

Ces derniers mois, entre la Mauritanie et le Mali, des actes sont posés pour calmer les tensions. Le 20 avril 2024, le ministre mauritanien de la Défense, Hanana Ould Sidi, s’est rendu à Bamako pour rencontrer le colonel Assimi Goïta afin de protester contre la multiplication des exactions de l’armée malienne et les mercenaires du groupe russe Wagner sur des citoyens mauritaniens, le long de leurs frontières communes. La junte malienne avait, le 15 avril 2024, tenté d’apaiser la situation en dépêchant les ministres Abdoulaye Diop des Affaires étrangères et Sadio Camara de la Défense à Nouakchott.  Les forces mauritaniennes « porteront un coup sévère à quiconque tentera d’entrer intentionnellement dans nos frontières », avait prévenu le porte-parole du gouvernement mauritanien le 9 avril 2024 face à la presse. Avec l’Algérie, les relations sont tumultueuses ; le 25 janvier 2024, le gouvernement malien mettait fin aux accords de paix d’Alger signés en 2015. 

Les observateurs notent que toutes les dictatures ont besoin d’un ennemi permanent. Dans l’AES, c’était la France. Ce bouc-émissaire parti, les juntes du Sahel ont visiblement créé d’autres. Celui du Niger c’est le Bénin ; celui du Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, et le Mali semble avoir trouvé en la Mauritanie et l’Algérie ses nouveaux bouc-émissaires.

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