Pour la campagne agricole 2025-2026, le prix du kilogramme du cacao a été fixé à 2800 F CFA, soit 1000 F CFA de hausse et celui du café à 1700 F CFA, contre 1500 F CFA l’an dernier. Ces nouveaux prix ont été accueillis avec beaucoup de satisfaction par les producteurs. De même, tout en exprimant leur immense joie, certains ont soulevé le problème récurrent du non-respect des prix officiels en cours de campagne par les acheteurs. Le Tamtam Parleur a recueilli les différents propos en marge de la cérémonie présidée par le chef de l’Etat.
Annonçant le prix record de 2800 FCFA pour le kilogramme de cacao, le chef de l’Etat ivoirien a insisté sur le fait que l’intérêt des producteurs était au cœur de la politique de son gouvernement. Une vision qui correspond aux attentes des producteurs eux-mêmes. Ben Omar Tembely, membre de la Société coopérative agricole ivoire d’Adzopé, affirme que leur plus grand souhait était que les braves paysans puissent bénéficier de meilleures conditions d’existence. Et selon ce dernier, le prix d’achat à 2800 FCFA le kilo de cacao leur permettra de résoudre leurs besoins et couvrir leurs charges. Bleu Sephora, productrice localisée à Man, ne dit pas le contraire. Cette propriétaire d’une plantation d’environ 7 hectares de cacaoyers pense que ses revenus vont doubler et lui permettront de subvenir aux besoins de sa famille et même d’investir dans d’autres réalisations agricoles qu’elle a en projet.
Les multinationales font chuter les prix
Cet autre responsable de coopérative n’oublie pas d’évoquer les problèmes. Il explique qu’en cours de campagne, il arrive que les usines fassent le plein de stocks et cela fait chuter la demande. C’est à partir de ce moment que les prix officiels ne sont plus respectés par les acheteurs qui préfèrent fixer des prix plus bas aux producteurs qui n’ont pas le choix que de vendre leurs produits face au besoin de revenus. Sur le sujet, Blondé Doua, vice-président de l’Organisation interprofessionnelle agricole du café –cacao (OIA), par ailleurs, porte-parole des producteurs à la cérémonie officielle d’ouverture de la campagne agricole, déclare à Le tamtam Parleur ceci :« c’est une inquiétude que nous avons toujours eue car après la fixation des prix, nous faisons face au problème de l’équilibre de l’offre et de la demande sur le terrain ». D’après lui, les multinationales utilisent ce mécanisme pour faire du cha ntage aux producteurs afin d’acheter à bas prix le kilogramme de cacao ou du café.
« Nous allons anticiper… »
Le problème n’est pas sans solution de l’avis, toujours, du vice -président de l’OIA, Blondé Doua. Il pense que c’est de la responsabilité de l’autorité de régulation -le Conseil Café-Cacao- et de l’OIA d’y mettre un terme. « Nous allons anticiper pour que cette situation n’arrive pas », assure-t-il. En effet, un cadre de concertation des acteurs existe et celui-ci serait déjà au travail, d’après ce responsable national des producteurs. Sodré Adama, producteur en provenance de Gagnoa, précisément de Ouragahio, souligne que ce phénomène de la baisse des prix a presque disparu dans leur zone ces dernières années, grâce à l’appui du Conseil café-cacao dont un agent assure un contrôle rigoureux sur place dans cette localité. Un expert de la filière café cacao, approché par Le Tamtam Parleur, a confié que la solution est en train d’être trouvée à travers la construction des usines de broyage et l’accroissement des capacités de stockage. Ajoutant que s’il n’y a pas d’engorgements des usines, la demande demeurera toujours forte et les prix ne pourraient que se maintenir à leur niveau.