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dimanche 27 octobre 2024
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Portrait : Marguerite Abouet, la maman d’Aya de Yopougon

Installée aujourd’hui en France, Marguerite Abouet a connu un parcours qui ne la destinait pas à être la grande écrivaine qu’elle est devenue.

« Quand je me présente anonymement, tout le monde s’en moque. Mais lorsqu’ils apprennent que je suis la scénariste d’Aya, les gens me sautent dessus. On me souffle même des idées », témoigne, le sourire en coin, Marguerite Abouet. Aujourd’hui son nom et celui du personnage qu’elle a « accouché » ne font plus qu’un. Impossible de parler de Marguerite Abouet, sans évoquer Aya de Yopougon. C’est effectivement dans cette commune d’Abidjan que nait Marguerite Abouet, en 1971. A douze ans, ses parents qui veulent qu’elle fasse de longues études, l’envoient à Paris, en France, avec son frère aîné, où les héberge leur grand oncle maternel. C’est là qu’elle découvre avec ravissement le livre et les bibliothèques.

Après des études moins longues que prévues, elle commence à écrire des romans qu’elle ne fait pourtant lire à aucun éditeur. Elle devient tour à tour nounou pour triplés, pour mamies et papis, serveuse, opératrice de saisie, puis assistante juridique dans un cabinet d’avocats. Elle décide finalement de se consacrer uniquement à l’écriture et crée le personnage d’Aya, avec la complicité du dessinateur Clément Oubrerie, son mari. Elle y raconte avec une voix et un humour inédits une Afrique loin des clichés, de la guerre et de la famine. La série comprend six tomes parus entre 2005 et 2010. En 2006, Aya de Yopougon est célébré par le prix du Premier album au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. « Les Ivoiriens sont super fiers car cette BD est connue dans le monde entier : en France, au Canada, au Brésil, au Sri Lanka, et même en Asie du Sud. Ce personnage fait vraiment école. C’est une ambassadrice, car elle fait des études et veut réussir. Aya est un personnage de fiction qui ne l’est plus », se réjouit l’écrivaine.

En 2011, Marguerite Abouet se lance dans la réalisation pour l’adaptation d’ Aya de Yopougon en film d’animation, qu’elle coréalise avec Clément Oubrerie. Cette adaptation, sortie en juillet 2013, est nommée au César du meilleur film d’animation, l’année suivante.Elle prête sa voix à un personnage du long métrage d’animation Le Chat du Rabbin, de Joann Sfar et Antoine Delesvaux, adapté de la série de bandes dessinées éponyme. En 2013, elle double les personnages de Fanta et de mère Mamadou, dans le film d’animation Aya de Yopougon adapté de la bande dessinée.

Elle vit aujourd’hui à Noisy le Sec, près de Paris. Elle écrit de nombreuses histoires pour le livre, la télévision et le cinéma. Quand elle ne raconte pas des histoires, Marguerite Abouet construit des bibliothèques en Afrique, grâce à l’association qu’elle a fondée, « Des livres pour tous », dans le but de rendre le livre plus accessible aux enfants d’Afrique, en y créant des maisons de quartier bibliothèques.

M. A.

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