Les crèches et garderies d’enfants sont de plus en plus sollicitées par les parents qui préfèrent y garder leurs enfants, le temps de vaquer à tête reposée à leurs occupations.
Déçue par plusieurs nounous qui ne lui ont jusque-là pas donné satisfaction, Andrea Ayépa épse Agnéro, mère de Ruchama, a choisi de confier sa fille à l’établissement « Aux premiers pas » sis aux Deux Plateaux Vallons, dans la commune de Cocody. « J’ai énormément souffert de cette rupture de nounou. C’est une vraie galère. C’est pourquoi j’ai choisi de confier mon enfant à la crèche », relate-t-elle. « Je suis plus sereine au travail car je sais que ma fille se trouve entre de bonnes mains », ajoute-t-elle. Pour Andrea, c’est une épine que les crèches et établissements assimilés ôtent du pied des parents. Comme elle, Nadège, la mère de Tracy, a depuis longtemps, tourné le dos aux nounous. Comptable de profession, elle paie 150.000 le mois pour une formule complète dans une crèche, c’est-à-dire de 07h à 19h avec possibilité d’aller au-delà. Elle dit être satisfaite du service. « J’ai choisi cette garderie car elle est spécialisée et formée dans le domaine de la petite enfance. Elle a donc tous les outils pour assurer la sécurité de ma fille », témoigne la mère de 35 ans. « Je ne suis pas gênée de payer ce prix car la qualité est de mise. Je suis satisfaite », ajoute-t-elle.
Au terme de la loi, les crèches et garderies, placées sous la tutelle du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, sont des établissements à caractère social de protection de la petite enfance. Les garderies ont pour objet d’assurer la garde, pendant la journée, d’enfants âgés de 3 mois à 2 ans, pendant que les garderies, elles concernent les enfants de 2 à 5 ans.
La petite enfance, une passion
Mme Loukou est fondatrice de la crèche « Aux premiers pas ». Ex-agent de banque, elle a choisi de quitter ce métier pour ouvrir cet établissement. « J’ai décidé d’ouvrir cette crèche parce que j’aime les enfants mais aussi parce que je veux aider les parents, surtout les mamans occupées et qui ont été déçus par les nounous », explique-t-elle. Pour elle, c’est un business rentable, en raison de la demande de plus en plus forte. Mme Yoboué, promotrice de la structure « Les p’tits anges de Lalou » a dû suivre une formation dans le domaine de la petite enfance pour pouvoir réaliser son rêve. « J’éprouve beaucoup d’amour pour les enfants. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’ouvrir cette crèche », explique la directrice de l’établissement qui reçoit en moyenne 20 enfants par mois. En plus d’être une aide pour les parents, en ce qui concerne la garde des enfants, les crèches et garderies servent de moyen de socialisation des enfants qui sont amenés à interagir avec d’autres enfants du même âge. Et ce à un coût variant généralement entre 70.000 et 150.000 par mois, en fonction de la formule choisie et/ ou du standing.
« Nous sommes la deuxième famille de l’enfant. A la crèche, l’enfant se sent comme chez lui et il y a tout pour son épanouissement. Nous y veillons grâce à un personnel qualifié », assure Mme Loukou, qui propose également un « service non-stop » aux parents, à savoir 24h pour ceux qui voyagent beaucoup et qui sont souvent indisponibles. « Il y a même des enfants qui restent avec nous pendant 3 jours » indique-t-elle.
Les crèches et garderies offrent la possibilité aux parents d’exercer leurs activités en toute quiétude, en garantissant la sécurité et l’éducation des enfants. Pour ce faire, les journées des enfants sont meublées par des activités éducatives variées. « Nous avons toutes sortes d’activités pour l’éveil des enfants, selon l’âge », confirme la fondatrice de « Les p’tits anges de Lalou ». « Nous avons des ateliers peinture, de danse, de créativité, de cuisine, nous leur apprenons la musique, l’anglais,…» cite-t-elle.
Les conseils du psychologue
Plusieurs parents interrogés ont affirmé que les crèches et garderies sont nécessaires, en ce sens qu’elles permettent de trouver une solution à leurs problèmes. Cependant certains critères sont à prendre en compte avant de choisir un établissement, à en croire Dr Alla Lucya. Pour elle, « une crèche ne peut participer à l’épanouissement d’un enfant qu’en ayant en son sein des substituts maternels bien formés, disponibles et capables d’apporter de l’amour aux enfants autant que leurs mères ». Car, poursuit elle, « détacher un enfant d’à peine 3 mois de sa mère peut avoir un impact négatif, surtout du point de vue affectif ». Pour la psychologue clinicienne de l’hôpital psychiatrique de Bingerville, « les figures maternelles dans ces différentes institutions doivent être des modèles pour ces enfants qui reproduisent en grandissant ce qu’ils retiennent des adultes ».
