Au milieu des millions de candidats au Gaokao 2022, l’équivalent chinois du baccalauréat en Occident et en Afrique, un quinquagénaire aux cheveux blancs a attiré un peu plus l’attention de la presse chinoise et mondiale.
Le chinois Liang Shi, malgré sa grande puissance financière, âgé de 56 ans, échoue pour la 27e fois au Gaokao, examen d’entrée aux établissements supérieurs en Chine. « En termes de réussite sociale, Liang Shi peut être fier, ayant commencé sa carrière par un emploi subalterne dans une usine, avant de fonder sa propre entreprise de matériaux de construction, à la santé florissante », rapporte nos confrères de l’Agence France Presse. « Ils m’appellent l’irréductible du Gaokao », confie le quinquagénaire à l’AFP. Il a, au cours des quatre dernières décennies, tenté sa chance à 26 reprises, mais à chaque fois, sa note était insuffisante pour lui ouvrir les portes de l’université de son choix. Les médias chinois ont fini par en faire une célébrité. A en croire l’AFP, « le quinquagénaire a toujours gardé une frustration, celle de ne pas avoir obtenu une note suffisante au Gaokao pour pouvoir intégrer la prestigieuse université du Sichuan, la province du sud-ouest de la Chine, où il vit ».
Le Gaokao, un examen sélectif
Chaque année en Chine, cet examen est passé par plus de neuf millions d’adolescents sous pression, qui n’ont qu’un seul objectif: obtenir le meilleur score possible pour accéder aux universités les plus prestigieuses du pays. Le Gaokao qui a réputation d’examen le plus difficile au monde est le concours de toute une vie pour les lycéens issus de milieux modestes. Une opportunité pour eux de pouvoir intégrer une bonne université, dans le pays. Un dispositif qui paraît hallucinant pour nous autres, mais ordinaire pour les Chinois, est mis en place par les autorités. Des villes entières se mobilisent. Les sirènes des ambulances se taisent. Les klaxons des véhicules sont interdits et la police chinoise veille à la tranquillité des rues afin d’assurer la meilleure concentration possible des candidats.
Liang Shi et Anoï Herzog: soif de réussite
L’histoire du Chinois Liang Shi rappelle celle de l’Ivoirien Anoï Herzog qui, en 2016, avait réussi avec brio l’examen de baccalauréat à 45 ans. Son histoire avait ému la Côte d’Ivoire et était à la une des débats sur Internet et dans certains médias du pays. L’homme originaire de Soubré, sud-ouest de la Côte d’Ivoire, obtint le baccalauréat, après dix tentatives. « Je me suis fixé pour objectif d’obtenir le bac, quel que soit le nombre de fois. Après dix tentatives, jamais découragé, Dieu m’a fait la grâce à la onzième tentative. Ma joie est grande, car j’ai atteint mon objectif. C’est une vraie leçon de vie pour montrer que tout est possible dans la vie à force de persévérance », s’était réjoui le nouveau bachelier.
Patrick-William YAO
