Autrefois confiné aux espaces privés ou aux marchés informels, le business des sextoys se formalise progressivement avec l’émergence de boutiques spécialisées et la présence de plateformes de vente en ligne. Le marché des gadgets érotiques est devenu un secteur lucratif à Abidjan. Le Tamtam Parleur a fait une immersion dans le secteur.
Le 28 novembre 2024, nous sommes allés à la rencontre de deux entrepreneurs dans le domaine de la vente des gadgets érotiques. Rachel, web-entrepreneure, est propriétaire de la boutique Sans Frontière By Rubi et Tatiana est gérante et conseillère-achat à la boutique Extasia, à Marcory Biétry. Elles exercent depuis respectivement cinq, et huit ans. On trouve dans les boutiques de ces dames plusieurs types de produits sexuels : des vibromasseurs, des gadgets à double effets, des stimulateurs de clitoris, des doigts vibrants, des œufs vibrants, divers aphrodisiaques, des huiles de massage, des godemichets télécommandés, des masques, des cache-tétons, des fouets, des bandages, des menottes, mais aussi des jeux coquins avec le chéquier, les dés érotiques, les cartes, etc.
Faire son achat en toute sécurité et en toute intimité permet à Rachel de fidéliser sa clientèle et la voir grandir. Mieux, pour la Saint Valentin ou les fêtes de fin d’années, des coffrets et autres kits sont confectionnés pour permettre au client de repartir discrètement avec un coffret sans attirer les regards, explique notre interlocutrice. Elle avoue gagner aisément sa vie par la vente des sex-toys: “Je fais d’abord un post sur WhatsApp ou dans mon canal télégramme pour montrer l’utilisation de chaque article. Par la suite, lorsque les clients sont intéressés, la commande est faite et ils sont livrés à temps “.
Des gadgets pour toutes les bourses
Que ce soit en boutique ou en ligne, le plaisir n’a pas de prix et les amateurs de gadgets ne lésinent pas sur les moyens pour se les offrir, affirme Tatiana. Selon elle, le prix des petits bijoux sexuels varie de 10.000 F.CFA à 160 000 F.CFA. Les clients de Tatiana sont en grande majorité des hommes, mais aussi des couples. «Les hommes achètent beaucoup plus les sex-toys et les couples aussi qui viennent ensemble faire des achats. Quant aux femmes, elles préfèrent acheter les fouets, le kit menotte en général», confie-t-elle. Et d’ajouter que ces sextoys se vendent comme de petits pains et il y en a pour toutes les bourses, pour tous les goûts et de toutes les tailles.
Un secteur en croissance
Tatiana reconnaît que la période de forte affluence demeure celle qui va de novembre à décembre, à cause des fêtes de fin d’année et celle de février à mars, autour de la Saint-Valentin. Mais d’ordinaire, la clientèle est toujours présente, pour un business qui lui rapporte entre 5 et 6 millions de F.CFA par mois, à ces ‘’hautes’’ périodes.
De son coté, Rachel mentionne que la vente en ligne des sextoys lui rapporte au minimum 500.000 FCFA mensuellement. Elle fait remarquer qu’il y a une forte demande de la machine à sexe masculin qui coûte 80.000 FCFA, l’unité.
Tatiana nous révèle que sa clientèle est composée à 60% des femmes. Les deux femmes d’affaires déclarent se procurer des gadgets érotiques auprès des grossistes en France et en Turquie.
«Ces différents sextoys sont faits pour provoquer l’excitation, intensifier le plaisir, susciter le désir pour pimenter la vie de couple, tout en évitant aux partenaires de tomber dans la monotonie et vivre certaines expériences», concluent Tatiana et Rachel.
