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samedi 15 février 2025
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Produits éclaircissants : les dégâts des produits faits maison

Selon plusieurs spécialistes, les problèmes de peau chez les jeunes à Abidjan, sont le plus souvent causés par l’utilisation des produits faits maison.

A son réveil, il y a deux ans de cela, Marc Arthur Zadi est méconnaissable. Il constate que son visage est plein de taches noires et que sa peau est devenue plus sombre. « J’avais aussi des dartres sur certaines parties de mon corps », témoigne-t-il. Quelques jours avant ce « mauvais réveil », il avait reçu de la part de sa petite amie, un pot de savon non étiqueté. Ce produit, lui avait-elle dit, « rendrait sa peau plus éclatante ». « Quand elle a vu ce qui m’est arrivé,  elle n’en revenait pas. Elle avait commandé ce savon à Abidjan avec une jeune dame qui le fabrique à domicile. Elle disait connaitre cette fille qui pratique ce domaine depuis de nombreuses années », raconte-t-il. En fait, la petite amie de Marc Arthur avait acheté un produit dont elle ignorait les composants pour satisfaire « son plus grand désir », celui d’embellir la peau de son partenaire. « Les produits faits maison étaient les plus efficaces et rapides pour elle jusqu’à cette situation que je vous raconte. Nous avons dépensé au moins trois fois la valeur du produit en cause pour me permettre de retrouver l’état de ma peau. Donc environ 30.000 FCFA », précise-t-il.

Depuis 2015, le gouvernement a interdit l’utilisation des produits de dépigmentation, la commercialisation et la fabrication de certains produits de beauté. Il s’agit notamment des produits éclaircissants qui contiennent plus de 2% d’hydroquinone, du mercure des cortisones ou de la vitamine A. Mais les produits de beauté en vogue proviennent le plus souvent des fabrications à domiciles. Ils sont l’œuvre de  personnes sans qualifications, des « chimistes maison », comme on les appelle, qui pratiquent la vente en ligne et qui ignorent généralement les constituants des ingrédients utilisés et même les inconvénients sur la santé des clients. « Pourvu que ça fasse l’effet escompté », lâche Mélaine N’Guessan, commerçante de produits cosmétiques depuis plus de 5 ans. Comme elle, la majorité des « chimistes maison » s’approvisionnent à Adjamé. « On ne sait pas forcément ce qu’on utilise. Les commerçants font des propositions en fonction du type de teint qu’on souhaite avoir. Il y a certains produits par contre qu’on connait et qu’on voit partout. On les mélange à d’autres produits, comme des savons de couleurs sans étiquettes… », poursuit Mélaine. Si l’Etat a pris des mesures d’interdiction c’est bien pour réduire au minimum les risques de cancers de la peau, des cas de diabète, d’hypertension…Selon le Dermatologue Franck N’Dri, toute personne devrait consulter un dermatologue avant l’utilisation de tout type de produits cosmétiques au risque de présenter des cas de fragilisation de la peau, d’hypersensibilité de la peau face aux rayons solaires aux rougeurs… ».

Marina KOUAKOU

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