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vendredi 10 mai 2024
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Élevage d’escargots en Côte d’Ivoire: Record de 3000 t par an 

La Côte d’Ivoire franchit une nouvelle étape dans le secteur de l’élevage en atteignant une production mensuelle record de 250 tonnes d’escargots, selon le ministère ivoirien des Ressources Animales et Halieutiques. Cette réussite témoigne de l’essor de cette activité lucrative et de son impact positif sur l’économie nationale. 

Les agriculteurs ivoiriens se tournent de plus en plus vers l’élevage d’escargots, créant ainsi de nouvelles opportunités pour conquérir le marché national et international, avec des produits de qualité.

L’activité attire même des jeunes travailleurs d’autres secteurs, dont certains ont décidé de se tourner vers l’héliciculture (élevage d’escargots) pour diversifier leurs sources de revenus. C’est le cas de Karl Kouassi, commercial de formation, qui dit s’être lancé dans cette activité, en 2017,en plus de son métier, parce qu’elle est très rentable. 

Une demande croissante sur le marché 

La demande d’escargots en Côte d’Ivoire et dans la sous-région ne cesse d’augmenter. Les consommateurs locaux sont de plus en plus attirés par la saveur délicate des escargots, tandis que les chefs cuisiniers et les restaurateurs les considèrent comme un produit haut de gamme. Au marché d’Adjamé, à Abidjan, l’escargot est vendu entre 7 000 et 10 000 francs CFA/Kg. Pour le prix, considéré assez exorbitant, Solange Yapi, vendeuse d’escargots, explique cela par « la trop forte demande » pour laquelle l’offre est insuffisante. 

Écosystème favorable

D’après les spécialistes, la Côte d’Ivoire dispose d’un climat tropical favorable. Les escargots prospèrent dans les zones chaudes et humides du pays, où les températures modérées et les précipitations abondantes créent des conditions idéales pour leur croissance. Les vastes espaces forestiers et les zones rurales offrent également un environnement naturel propice. Les zones en périphérie nord d’Abidjan sont réputées être des endroits idéals pour ce type d’élevage. D’ailleurs, c’est à Djorogobité 2, un quartier à la périphérie d’Abidjan, que Karl Kouassi a installé son activité d’élevage florissante.

Opportunité pour les agriculteurs 

L’élevage d’escargots présente un potentiel énorme pour les agriculteurs ivoiriens, qui peuvent ainsi diversifier leurs activités et augmenter leurs revenus. Contrairement à d’autres animaux d’élevage, les escargots ne nécessitent pas beaucoup d’espace ou de ressources pour se développer. De plus, l’investissement initial est relativement faible. Ce qui facilite l’accès à cette activité pour les petits exploitants.

Cette filière présente plusieurs potentiels, puisque dans l’escargot, rien ne se perd. La coquille est utilisée dans l’aliment des volailles. La bave rentre dans la fabrication des produits cosmétiques.

La production de 250 tonnes d’escargots par mois a un impact significatif sur l’économie ivoirienne. Cela contribue à réduire les importations d’escargots et à promouvoir la consommation de produits locaux. De plus, la vente d’escargots sur le marché international permet à la Côte d’Ivoire de générer des revenus d’exportation et de renforcer sa position en tant que fournisseur majeur d’escargots dans la région.

Pour l’instant, la production est absorbée par le marché local, essentiellement composé de la classe moyenne ivoirienne. Le gouvernement ivoirien a reconnu le potentiel de l’élevage d’escargots et soutient activement les agriculteurs par le biais de programmes de formation, de subvention et de facilitation d’accès aux marchés 

Patrick-William YAO

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