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samedi 15 février 2025
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Cantines scolaires : l’approvisionnement, une préoccupation

Les coordonnateurs des cantines scolaires font face à d’énormes difficultés d’approvisionnement, surtout en zones rurales.

L’approvisionnement des cantines scolaires en zones rurales reste une difficulté à laquelle il urge de trouver une solution perenne. En  février 2022, le coordonnateur régional des cantines du Bounkani, Coulibaly Adama, plaidait auprès décideurs pour l’obtention d’une ligne budgétaire au niveau des mairies et conseils régionaux afin d’approvisionner les cantines scolaires en vivres. Cette demande visait à garantir la continuité de l’alimentation des élèves qui ne bénéficient que de 18 jours de fonctionnement sur un total de 120 jours prévus en ce qui concerne l’apport du gouvernement en vivres, au niveau des cantines. Car dans sa région, le gouvernement ivoirien subventionne 32 cantines scolaires, ce qui donne 4006 rationnaires sur un effectif de 8056 élèves.

Comme lui, les coordonnateurs de cantines se plaignent de l’insuffisance des denrées alimentaires. Et jusqu’à ce jour, en zone rurale, de nombreux enfants ne disposent toujours pas d’une ration alimentaire quotidienne, quantitativement et qualitativement suffisante pour satisfaire leurs besoins énergiques. « Cette carence nutritionnelle », selon les experts, contribue fortement à l’absentéisme pour cause de maladie ou à la baisse d’attention en classe.

Sur l’ensemble du territoire, des statistiques révélées en 2020 font état de ce que sur les 120 jours de l’année scolaire, « les élèves mangent en moyenne pendant 18 jours et seulement 31% des écoles publiques ont accès à la cantine ». Pour résoudre cette problématique, le gouvernement ivoirien a instauré un projet de soutien aux cantines scolaires. L’objectif  est d’installer une cantine dans chaque établissement. Ce programme de pérennisation consiste à aider les communautés villageoises à s’approprier progressivement le fonctionnement de leur cantine en approvisionnement et en mode de gestion, pour le développement local.

Dans  les zones d’intervention, les villages bénéficiaires sont  choisis sur la base du volontariat, de l’existence de l’école, de la motivation et de l’intérêt manifestés à l’issue des séances de sensibilisation et concrétisés par la construction par les villageois de la cantine et des locaux pour la cuisine et le magasin de stockage des vivres, la mise à disposition de parcelles cultivables, la constitution, s’il n’existe déjà d’un groupement de producteurs et la mise en place d’un Comité villageois de gestion, l’engagement de prélever une partie de la production pour assurer l’approvisionnement régulier de la cantine.

Ainsi, les villages qui manifestent la volonté d’entrer dans le programme  s’engagent en échange à « financer au travers de micro projets les éléments et l’assistance nécessaire pour une production qui permet d’approvisionner la cantine et de générer des revenus pour les groupements en charge de cette production». Selon les résultats  d’une étude réalisée par le PNUD  en Côte d’Ivoire, l’implantation d’une cantine scolaire a pour effet dans les deux ans qui suivent l’évolution du taux de scolarité de 15%, une réduction de moitié des taux d’abandon et de redoublement et accroissement des taux de réussite de 15%. 

Marina KOUAKOU

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